tag:blogger.com,1999:blog-71888431598222243412024-03-21T16:27:40.276-07:00le fil rougeautonomie prolétarienne parti de classe communisme class warlefilrougehttp://www.blogger.com/profile/16595036100277127990noreply@blogger.comBlogger10125tag:blogger.com,1999:blog-7188843159822224341.post-28961327452520831822021-03-15T01:54:00.014-07:002021-03-18T04:25:29.026-07:00LE SOVIET DES CHÔMEURS Sergej Vasil'evic Malysev<p style="text-align: center;"> LE SOVIET DES CHÔMEURS </p><p style="text-align: center;">Sergej Vasil'evic Malysev</p><p style="text-align: center;">edition le fil rouge</p><p style="text-align: center;"><a href="https://www.dropbox.com/s/6i2qz86ujp0jagb/Disoccupato-A5.pdf?dl=0">PDF</a></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhr2dvoUZH_rS5Vo3kTAm-IcLIVPtm-KO-qbHqL0i03Dz8RFTfmj6w0y-L7XBfgtbzG1RBLeMowaWL-U1A-0s9T-LqZDFSHttzwzP4JiswNZBWkHG_-iLyHNNuFblslQ6PQKuMTT9aPZXo/s2048/0001.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1448" data-original-width="2048" height="318" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhr2dvoUZH_rS5Vo3kTAm-IcLIVPtm-KO-qbHqL0i03Dz8RFTfmj6w0y-L7XBfgtbzG1RBLeMowaWL-U1A-0s9T-LqZDFSHttzwzP4JiswNZBWkHG_-iLyHNNuFblslQ6PQKuMTT9aPZXo/w652-h318/0001.jpg" width="652" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 15pt;"><b>Introduction</b></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">Cet
article de Sergey Malysev</span><a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc" style="font-size: 10pt; text-align: left;"><sup>1</sup></a><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">,
un bolchevik de la vieille garde, publié pour la première fois en
1931 au milieu de la crise mondiale, traite d'un épisode important
de l'histoire de l'action des bolcheviks en Russie. Le document parle
des expériences pratiques des bolcheviks parmi les chômeurs au
lendemain de la révolution de 1905.<span></span></span></p><a name='more'></a><p></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">Au
cours de la dernière décennie du dix-neuvième siècle, le
développement du capitalisme industriel dans la Russie tsariste a
conduit à la création et à la croissance numérique rapide
ultérieure de la population ouvrière dans les centres urbains les
plus importants de l'empire. Les améliorations des systèmes de
production et des machines introduites dans les grandes usines ont
permis d'augmenter la productivité du travail, avec une augmentation
relative du chômage et le déplacement d'une partie importante de la
population des campagnes vers les villes.</span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Saint-Pétersbourg,
la capitale de l'empire tsariste, à travers une période de
croissance démographique, passant d'un million d'habitants en 1890 à
près de 2 millions en 1910, grâce à un flux migratoire massif qui
alimenta le prolétariat urbain.</span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">La
formation de l'armée industrielle de réserve en Russie était donc
une conséquence directe de l'utilisation des machines à la fois
dans l'industrie et dans l'agriculture.</span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">La
situation de cette «armée», créée non pas tant par la politique
d'un bourgeois ou par l'avidité du tsar, mais par la logique du
capitalisme lui-même, a été utilisée par la bourgeoisie et
l'aristocratie russes comme une arme de chantage contre les occupés,
les prolétaires.</span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">«</span><i style="font-size: 10pt; text-align: left;">Le
chômage, causé par les machines et en constante augmentation,
annule toute capacité de défense du travailleur. Son travail est
dégradé, il est facilement remplacé par le simple ouvrier, qui
s'habitue rapidement à la voiture et travaille volontiers pour un
salaire inférieur. Toute tentative de défense contre l'oppression
croissante du capital conduit au licenciement.</i><span style="font-size: 10pt; text-align: left;"> " Projet et
explication du programme du Parti social-démocrate (1895-96) Lénine</span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">Lorsque,
le 2 juin 1897, l'aristocratie - effrayée par la vague de grèves du
printemps de l'année précédente - promulgua une nouvelle loi qui
réduisit la journée de travail (à 11 heures et demie) dans les
usines et ateliers et institua un repos de vacances , Lénine
souligne comment la clause qui refusait aux travailleurs le droit de
refuser des heures supplémentaires - sous peine de licenciement -
annulait largement les effets de la loi. Les ouvriers seraient
contraints, si nécessaire aux besoins de la production, de
travailler quotidiennement de 15 à 18 heures et plus. Lénine est
revenu à plusieurs reprises sur l'utilisation de l'armée de réserve
industrielle par la bourgeoisie: une masse de manœuvre pour
augmenter les profits. Si un ouvrier réclame un bon salaire ou
n'accepte pas sa réduction, la réponse du patron est la suivante:
partez! Il y a beaucoup de faim à la porte, ils sont heureux de
travailler même pour un salaire inférieur.</span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">Cette
situation a incité les travailleurs à s'organiser et à se défendre
collectivement. La grève est devenue une «école de guerre» pour
les prolétaires, une école de véritable guerre de classe. Une
guerre de classe qui n'aurait pu se développer qu'à travers le
parti révolutionnaire.</span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-align: left;">“</span><span style="font-size: 10pt; text-align: left;"><i>La
grève apprend aux ouvriers à comprendre ce qui fait la force des
patrons et ce qui fait la force des ouvriers, elle leur apprend à
penser non pas seulement à leur propre patron et à leurs camarades
les plus proches mais à tous les patrons, à toute la classe des
capitalistes et à toute la classe ouvrière. Lorsqu'un patron de
fabrique, qui a amassé des millions grâce au labeur de plusieurs
générations d'ouvriers, refuse la moindre augmentation de salaire
ou tente même de le réduire encore plus et, en cas de résistance,
jette sur le pavé des milliers de familles affamées, les ouvriers
voient clairement que la classe capitaliste dans son ensemble est
l'ennemie de la classe ouvrière dans son ensemble, qu'ils ne peuvent
compter que sur eux-mêmes et leur union. Il arrive très souvent que
le patron s'emploie le plus possible à tromper les ouvriers, à se
faire passer pour leur bienfaiteur, à dissimuler son exploitation
des ouvriers par une aumône dérisoire, par des promesses
fallacieuses. Chaque grève détruit toujours, d'un coup, tout ce
mensonge, elle montre aux ouvriers que leur "bienfaiteur"
est un loup déguisé en mouton. </i></span><span style="font-size: 10pt; text-align: left;"><i>Mais
la grève n'ouvre pas seulement les yeux des ouvriers en ce qui
concerne les capitalistes, elle les éclaire aussi sur le
gouvernement et sur les lois. De même que les patrons de fabrique
s'efforcent de se faire passer pour les bienfaiteurs des ouvriers,
les fonctionnaires et leurs valets s'efforcent de persuader ces
derniers que le tsar et son gouvernement agissent en toute équité,
avec un égal souci du sort des patrons et de celui des ouvriers.
L'ouvrier ne connaît pas les lois, il n'a pas affaire aux
fonctionnaires, surtout à ceux d'un rang supérieur, et c'est
pourquoi il ajoute souvent foi à tout cela. Mais voilà qu'éclate
une grève. Procureur, inspecteur de fabrique, police, souvent même
la troupe se présentent à la fabrique. Les ouvriers apprennent
qu'ils ont contrevenu à la loi : la loi autorise les patrons à se
réunir et à discuter ouvertement des moyens de réduire les
salaires des ouvriers mais elle fait un crime à ces ouvriers de se
concerter en vue d'une action commune ! Ils sont expulsés de leurs
logements ; la police ferme les boutiques où ils pourraient acheter
des vivres à crédit ; on cherche à dresser les soldats contre les
ouvriers, même quand ceux-ci restent bien calmes et pacifiques. On
va jusqu'à faire tirer sur les ouvriers et, lorsque les soldats
massacrent des ouvriers désarmés en tirant dans le dos de ceux qui
s'enfuient, le tsar en personne adresse ses remerciements à la
troupe (c'est ainsi que le tsar a remercié les soldats qui avaient
tué des ouvriers en grève à Iaroslavl, en 1895). Chaque ouvrier se
rend compte alors que le gouvernement du tsar est son pire ennemi,
qu'il défend les capitalistes et tient les ouvriers pieds et poings
liés. L'ouvrier commence à se rendre compte que les lois sont
faites dans l'intérêt exclusif des riches, que les fonctionnaires
aussi défendent l'intérêt de ces derniers, que la classe ouvrière
est bâillonnée et qu'on ne lui laisse pas même la possibilité de
faire connaître ses besoins, que la classe ouvrière doit de toute
nécessité conquérir le droit de grève, le droit de publier des
journaux ouvriers, le droit de participer à la représentation
nationale, laquelle doit promulguer les lois et veiller à leur
application. Et le gouvernement comprend fort bien lui-même que les
grèves dessillent les yeux des ouvriers, c'est pourquoi il les
craint tant et s'efforce à tout prix de les étouffer le plus vite
possible. Ce n'est pas sans raison qu'un ministre de l'Intérieur
allemand, qui s'est rendu particulièrement célèbre en persécutant
avec férocité les socialistes et les ouvriers conscients, a déclaré
un jour devant les représentants du peuple: "Derrière chaque
grève se profile l'hydre [le monstre] de la révolution" ;
chaque grève affermit et développe chez les ouvriers la conscience
du fait que le gouvernement est son ennemi, que la classe ouvrière
doit se préparer à lutter contre lui pour les droits du peuple. </i></span><i style="font-size: 10pt; text-align: left;">Ainsi
les grèves apprennent aux ouvriers à s'unir ; elles leur montrent
que c'est seulement en unissant leurs efforts qu'ils peuvent lutter
contre les capitalistes ; les grèves apprennent aux ouvriers à
penser à la lutte de toute la classe ouvrière contre toute la
classe des patrons de fabrique et contre le gouvernement
autocratique, le gouvernement policier. C'est pour cette raison que
les socialistes appellent les grèves "l'école de guerre",
une école où les ouvriers apprennent à faire la guerre à leurs
ennemis, afin d'affranchir l'ensemble du peuple et tous les
travailleurs du joug des fonctionnaires et du capital. </i><i style="font-size: 10pt; text-align: left;">Mais
"l'école de guerre", ce n'est pas encore la guerre
elle-même. Lorsque les grèves se propagent largement parmi les
ouvriers, certains d'entre eux (et quelques socialistes) en viennent
à s'imaginer que la classe ouvrière peut se borner à faire grève,
à organiser des caisses et des associations pour les grèves, et que
ces dernières à elles seules suffisent à la classe ouvrière pour
arracher une amélioration sérieuse de sa situation, voire son
émancipation. Voyant la force que représentent l'union des ouvriers
et leurs grèves, même de faible envergure, certains pensent qu'il
suffirait aux ouvriers d'organiser une grève générale s'étendant
à l'ensemble du pays pour obtenir des capitalistes et du
gouvernement tout ce qu'ils désirent. Cette opinion a été
également celle d'ouvriers d'autres pays, lorsque le mouvement
ouvrier n'en était qu'à ses débuts et manquait tout à fait
d'expérience. Mais cette opinion est fausse. Les grèves sont un des
moyens de lutte de la classe ouvrière pour son affranchissement mais
non le seul ; et si les ouvriers ne portent pas leur attention sur
les autres moyens de lutte, ils ralentiront par là la croissance et
les progrès de la classe ouvrière.</i><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">” Lenine, A propos des
grèves, 1899</span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Au
moment de la formation du Soviet des chômeurs de Saint-Pétersbourg
(1906), le Parti ouvrier social-démocrate russe (POSDR) fut divisé
entre les ailes bolchevique et menchevik. La rupture entre les deux
âmes du parti avait eu lieu environ trois ans plus tôt, à
l'occasion du deuxième congrès. La principale opposition portait
sur le rôle du militant du parti. </span><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">Cette
différence impliquait une profonde divergence politique concernant
la nature et la fonction du parti lui-même. La minorité du parti,
les mencheviks, s'est battue contre la majorité bolchevique. Les
bolcheviks ont défendu un parti révolutionnaire comme l'avant-garde
du prolétariat. Les mencheviks ont proposé une formule
d'organisation réformiste empruntée aux partis sociaux-démocrates
d'Europe centrale-occidentale. Pour le bolchevisme, le parti était
un organisme révolutionnaire politique et militaire et, par
conséquent, le travail légal était toujours lié au travail
illégal.</span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">Le
contexte historique et politique du texte de Malysev sur le Soviet
des chômeurs est celui de la première révolution russe, qui s'est
développée en 1905. Il est né du haut degré de désintégration
atteint par la société russe en raison de la crise économique de
1901-03 et, surtout, des lacunes flagrantes de l'autocratie tsariste
dans la conduite de la guerre russo-japonaise (1904-1905) pour la
domination sur la Mandchourie et la Corée. Un nouvel élément
s'ajoute à ce tableau général: l'irruption sur la scène politique
du prolétariat de Saint-Pétersbourg. Afin de gérer le
mécontentement, en 1901, le ministère de l'Intérieur a soutenu
l'idée du chef de la police politique tsariste (l'Ochrana) de
Moscou, de créer des syndicats de travailleurs progouvernementaux,
qui ont ensuite été interdits deux ans plus tard parce que ils sont
devenus difficiles à contrôler.</span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">Début
janvier 1905, à Saint-Pétersbourg, les ouvriers des grandes usines
Putilov se mettent en grève contre le licenciement de quatre d'entre
eux. La lutte s'est rapidement étendue à d'autres secteurs
prolétariens, arrivant dans les jours suivants à impliquer environ
deux cent mille ouvriers. Dans ce contexte, les troupes tsaristes ont
tiré, à nouveau en janvier, à Saint-Pétersbourg, sur une marche
organisée dans le but de donner au tsar Nicolas II une pétition
dans laquelle ils réclamaient une amélioration des conditions de
travail, c'est-à-dire une réduction des heures de travail et des
augmentations de salaire, une plus grande libertés et un parlement
national électif. Le bilan de ce carnage a été de plus d'un
millier de blessés et quelques centaines de morts parmi les
manifestants. Cet événement tragique, qui est entré dans
l'histoire sous le nom de «Dimanche sanglant», a provoqué une
vague de grèves et d'émeutes dans tout l'empire. Tout cela alors
que le gouvernement tsariste est passé de défaite en défaite dans
sa guerre contre le Japon: perte de la Mandchourie en mars, défaite
de la flotte russe à Tsushima en mai, mutinerie du cuirassé Ptemkin
à Odessa en juin, capitulation finale au Japon en septembre. En
octobre, le Soviet des délégués ouvriers est établi à
Saint-Pétersbourg, tandis que les grèves se multiplient dans tout
l'empire. Pendant ce temps, la police et les forces réactionnaires
ont déclenché une vague de répression et de pogroms antisémites à
travers la Russie. Lénine identifie dans la forme soviétique
l'expression du prolétaire révolutionnaire en lutte, restant
convaincu de la nécessité du parti à des fins révolutionnaires,
en gardant les deux formes distinctes: soviétique et parti. Dans le
contexte de la situation révolutionnaire des derniers mois de 1905,
selon Lénine, sur le plan politique, le Soviet devait être un
gouvernement révolutionnaire provisoire. En novembre, le
gouvernement tsariste et la bourgeoisie industrielle de Russie ont
procédé à des licenciements massifs. Les mutineries dans l'armée
et divers soulèvements locaux, comme l'insurrection de Moscou qui a
éclaté à la suite de l'appel des bolcheviks, ont été étouffés
dans le sang des troupes tsaristes.</span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">Les
résultats de l'insurrection de Moscou de décembre 1905 marquèrent
un revers pour le mouvement révolutionnaire, inaugurant une période
de contre-révolution. Cependant, les luttes ont continué: des
grèves à la lutte armée, des formes de terrorisme aux révoltes
paysannes. C'est dans ce contexte que le Soviet des chômeurs est né
à Saint-Pétersbourg. Au départ, les bolcheviks y étaient opposés,
car ils pensaient que les Soviétiques ne devraient naître que dans
une phase d'insurrection. Le Soviet des chômeurs lui-même, né en
1906, bien qu'utilisant le nom de soviet, avait des connotations plus
proches de la forme syndicale que de la véritable soviétique. C'est
dans ce sens que les Bolchevik se sont joints et ont participé
activement à la création du Soviet des chômeurs. Ce n'est jamais
le nom qui détermine le contenu. Le choix du nom «soviétique»
était lié au récent mouvement insurrectionnel de 1905 qui avait
balayé la Russie. Cependant, cette organisation des chômeurs fut de
courte durée 1906-1908, entravée par les lois de plus en plus
restrictives du gouvernement tsariste et l'arrestation de tout le
comité exécutif du Soviet des chômeurs. La conduite du Soviet des
chômeurs a traversé plusieurs phases. Si les bolcheviks y ont
participé du début à la fin, ils n'étaient pas toujours
majoritaires, d'autres groupes y ont agi: les populistes
révolutionnaires, les mencheviks et les anarchistes. Lorsque les
espaces où il était possible d’agir du Soviet des chômeurs ont
été réduits, des courants liés au mouvement anarchiste ont pris
le dessus dans la gestion du Soviet. Il est intéressant de noter
comment les bolcheviks du Soviet ont interrogé Lénine, effrayé par
l'agression et les intentions des anarchistes, qui commençaient à
organiser des attaques à la dynamite et des assassinats ciblés de
personnes liées à l'administration de Saint-Pétersbourg tenues
pour responsables de la misère des chômeurs. La réponse de Lénine
reste très significative: si la phase change, les moyens aussi
devaient changer, au lieu de se soucier de l'agressivité de
certaines composantes du Soviet, je demande si les quantités de
dynamite étaient suffisantes pour des actions efficaces ... Ce n'est
pas un hasard si plus tard la phase insurrectionnelle de 1905, Lénine
écrivit un texte intitulé La guerre partisane (1906)</span><a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote2sym" name="sdfootnote2anc" style="font-size: 10pt; text-align: left;"><sup>2</sup></a><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">
où il insista sur l'utilisation d'armes même dans la phase non
insurrectionnelle, comme forme d'accumulation de forces, d'expérience
et de lutte pour l'organisation révolutionnaire et pour le mouvement
prolétarien lui-même.</span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">La
diffusion a toujours été endémique à la forme de production
capitaliste (pensez à la transition initiale de la campagne aux
villes). Avec l'impérialisme, la domination de la finance sur
l'industrie, le chômage augmente considérablement. Une autre
dynamique qui augmente le chômage est la progression continue du
travail mort (machines) sur le travail vivant (hommes). Puisque ce
n'est que par le travail ouvrier que le capital est valorisé par la
plus-value, nous avons un capitalisme qui se nie. Ce mécanisme est
incontestable, le nombre de travailleurs est voué à diminuer de
plus en plus, la masse de plus-value est divisée dans la société,
créant une masse toujours plus énorme de personnes qui vivent de
cette valeur ajoutée. Au sein de cette masse, il y a de plus en plus
de portions du prolétariat destinées à ne pas avoir de réserve et
désintégrées de la société elle-même. Face à ce mécanisme,
les différents gouvernements tentent de temps en temps de trouver
des solutions tampons, mais sont de plus en plus écrasés par les
mécanismes du capitalisme: une production volcanique et une anarchie
du marché, avec une rareté qui devient de plus en plus artificielle
et produite par le système. Ainsi la guerre impérialiste comme
moteur de redémarrage de l'économie est de plus en plus présente
dans le scénario actuel. Nous vivons donc une phase sans précédent
d'un point de vue historique, où les signes de sa fin sont de plus
en plus évidents. Quand on parle de fin on ne pense pas à une lente
chute de cette forme, mais à son ascension de plus en plus rapide
(la montagne productive du monde est là pour nous le prouver) et à
sa chute brutale avec une rupture conséquente du pouvoir des
relations entre les classes. Les êtres humains bougent lorsqu'ils
sont forcés, lorsque les solutions actuelles ne sont pas
réalisables.</span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">La
masse des prolétaires sans réserve et sans travail s'agrandit
progressivement et cela nécessite une analyse plus approfondie des
formes d'organisation et d'associations économiques liées à ces
secteurs. Il y a un énorme retard au sein des syndicats en ce qui
concerne la masse des chômeurs. Aujourd'hui encore, le slogan des
salaires pour les chômeurs peine à trouver des espaces dans le
monde syndical, liés à une société et à une organisation du
travail fortement réduites. Que ce slogan n'est pas "réaliste"
pour le capitalisme, ce n'est pas quelque chose qui nous intéresse,
nous savons qu'il serait impossible pour le capitalisme de donner des
salaires à tous les chômeurs de la terre, étant donné que
l'impérialisme vit dans la guerre de la concurrence et dans le
monopole , et donc dans une dimension multiforme. Malheur à cette
société, dit Marx, qui au lieu d'exploiter ses esclaves est obligée
de les garder. Cependant, c'est un slogan organisationnel qui unifie
les prolétaires sans réserve et c'est le fait central pour nous.
Les gouvernements ne parviennent pas à résoudre ce problème car le
système de travail salarié est basé sur l'obligation de travailler
pour vivre et rompre ce lien n'est pas facile. Le salaire à grande
échelle des chômeurs pourrait jouer une fonction de recomposition
en termes de classe: si les chômeurs qui reçoivent des salaires
s'organisaient pour remettre en cause les clauses de travail imposées
par le gouvernement, le parti contre lequel s'en prendre ne serait
plus le capitaliste individuel, mais directement l’Etat. Marx et
Engels affirment que lorsqu'une lutte généralisée commence à
imposer une loi pour la réduction du temps de travail ou pour
l'augmentation des salaires, cela conduit la lutte économique à
passer au niveau politique, à devenir une lutte de classe. Les non
réservés, dispersés et atomisés, n'ont aucun pouvoir, mais
coordonnés, ils peuvent devenir une énorme masse de choc. Pour le
mouvement communiste, les mots d'ordre immédiats ont toujours été:
"moins d'heures de travail, plus de salaires pour les salariés
et les non-salariés!"</span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">Les
formes d'organisation des chômeurs et des précaires sont souvent
très fragiles. Au sein de ces structures (comités, syndicats,
mouvements de lutte), deux approches coexistent inévitablement:
celle du conflit et celle du mutualisme pour la survie, souvent
opposées. Ces deux plans sont imbriqués et il est évident que, si
le second aspect prend le dessus sur le premier, ces structures
deviennent des appendices directs ou indirects de l'État, réduits à
des structures «charitables» modernes. Les organisations de défense
économique et les associations de salariés et de chômeurs servent
d'écoles organisationnelles aux prolétaires, formes de solidarité,
d'unité et donc de force. Face à l'organisation actuelle du travail
et à la masse des prolétaires sans réserve, le travail territorial
des comités des précaires et des chômeurs est central car il agit
comme une charnière contre la dispersion du travail aujourd'hui, où
quand on travaille il se fait en petit unités, où le chantage du
patron est encore plus fort. La même forme syndicale pour les
salariés est tardive: l'usine n'a pas disparu, mais a quitté les
murs de l'entreprise et s'est étendue sur le territoire. Le
travailleur actuel est recomposé en un tout plus grand, qui implique
d'autres travailleurs à l'intérieur et à l'extérieur des usines
individuelles, par exemple, grâce à la logistique, qui transporte
les marchandises d'une partie du monde à une autre. Aujourd'hui plus
que jamais, il faut donc une organisation territoriale qui englobe
tous les travailleurs quels que soient le type de contrat et la
profession. Il est nécessaire d'analyser cette phase en comprenant
les directions et les contradictions que l'organisation actuelle du
travail et la relation entre classe et État entraînent. Ce n'est
pas pour l'amusement intellectuel, mais pour comprendre et identifier
les forces de notre classe:</span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">-</span><i style="font-size: 10pt; text-align: left;">flexibilité
productive</i></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">La
flexibilité productive entraîne une précarité contractuelle
inévitable. Cette arme de chantage de l'employeur est cependant
contradictoire avec le capital lui-même. La flexibilité productive
fragilise la production actuelle. Par exemple, elle devient fragile
sur le plan logistique, les entrepôts étant liés à zéro stock,
un modèle industriel désormais présent dans tous les secteurs. Le
blocage de la production et des marchandises est ainsi rendu plus
efficace lors d’une une grève. De plus, la délocalisation
augmente l'importance de la logistique. Il est intéressant de noter
qu'aujourd'hui en Europe et aux États-Unis on parle d'une
réindustrialisation, où les unités de production sont
repositionnées au centre, mais cela n'apporte pas de nouveaux
emplois, comme l'écart avec le passé, dû à l'augmentation des
machines, entraîne une diminution inévitable de la main-d'œuvre.
Prenons un exemple, une industrie de la chaussure délocalisée il y
a 30 ans, aujourd'hui elle ramène la production sur son propre
territoire, mais il y a trente ans il y avait 150 employés de
production, aujourd'hui il en faut 50 pour le même nombre de
chaussures produites.100 ouvriers, ça va pour épaissir l'armée
industrielle de réserve, en créant plus de chantage et de
concurrence entre les ouvriers, mais en même temps cela augmente la
part des prolétaires sans réserve, et donc en dehors de la
propagande du «progrès» comme l’entend la bourgeoisie. </span>
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">-</span><i style="font-size: 10pt; text-align: left;">Fin
du catégorialisme et organisation du travail</i></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">La
précarité diminue la figure sociale des catégories de travail, un
travailleur en un an peut travailler dans différents secteurs et
alterner des périodes de chômage. Cela affecte l'identité et
l'idéologie du travail. L'un des défauts historiques du mouvement
ouvrier était l'identité, le culte de son secteur, la
re-proposition de mécanismes issus des guildes médiévales. Ce
segment ne disparaît pas, mais diminue drastiquement face à une
masse de prolétaires précaires. Cela change aussi les organisations
de travailleurs elles-mêmes, les syndicats ne peuvent pas penser à
organiser cette précarité contractuelle et de travail, donc la
dimension territoriale revient au centre si l'on veut vraiment
intervenir. </span>
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">-</span><i style="font-size: 10pt; text-align: left;">Internationalisme
et politique</i></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">L’entreprise
a absorbé le monde, le modèle industriel, au-delà des usines
proprement dites, devient la forme dominante dans toutes les formes
d'organisation du travail et sa dynamique d'expansion rend ce réseau
de plus en plus international. Aujourd'hui, si nous pensons à nos
vêtements, nous remarquons qu'ils sont le résultat d'une
coopération entre différents continents. Cela fait potentiellement
de l'internationalisme prolétarien un élément de plus en plus
matériel. </span>
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">La
montée vertigineuse du chômage (machines, travail mort mangeant des
ouvriers en vie) pose le problème politique: comment maintenir cette
masse d'hommes. Nous n'avons délibérément pas voulu souligner les
enjeux critiques liés à ces dynamiques car tout le monde en parle
et ils sont là pour tous. Il est naïf d'attendre des organisations
de chômeurs et de précarité des solutions politiques et des formes
radicales de rupture. Le chômage est un problème endémique au
capitalisme et ce n'est qu'en le surmontant que nous pouvons penser à
résoudre ce problème, car c'est un problème politique. Se battre
pour l'union de classe signifie adopter un point de vue dialectique
sur le mérite de la lutte de classe, mais l'union de classe
elle-même ne suffit pas. En tant que communistes, nous savons que la
lutte syndicale fait partie de l'école qui prépare la classe et les
ouvriers à la future guerre des classes. La guerre de classe ne sera
menée par le prolétariat que s'il est armé de son parti et de son
programme, ce n'est qu'ainsi qu'il est possible d'essayer de
s'emparer du monopole de la violence et de perturber l'ennemi de
classe en attaquant son État. Il reste donc essentiel, pour ceux qui
veulent enfin se débarrasser de ce joug, de prendre un point de vue
politique et ainsi mettre au centre la question de l'organisation
révolutionnaire, forme politico-militaire du prolétariat. La
myriade de partis ou d'organisations communistes qui se disent
marxistes sont aujourd'hui insuffisantes sur ce terrain, incapables
de réaffirmer le programme communiste et d'accepter la dialectique
qui existe entre le travail légal et illégal dans l'action
révolutionnaire. C'est pourquoi nous jugeons utile de lire et
d'étudier les formes d'organisation des chômeurs en Russie au début
du siècle dernier. Leurs contradictions, leurs limites, mais aussi
leurs intuitions</span><a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote3sym" name="sdfootnote3anc" style="font-size: 10pt; text-align: left;"><sup>3</sup></a><span style="font-size: 10pt; text-align: left;">
sont un matériau riche pour nos actions.</span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Le
fil rouge, 2021</span></p><p align="RIGHT" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 16pt;"><b>LE
SOVIET DES CHÔMEURS</b></span></span></p><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;"><b>Sergej
Vasil'evic Malysev</b></span></span></p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><br /></p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;"><b>Le
chômage massif des années 1905-1906 et l’organisation du soviet
des chômeurs</b></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Il
y a vingt-cinq ans, après la destruction du premier Soviet des
députés ouvriers à Pétersbourg et après le cruel écrasement par
le gouvernement tsariste de la révolte armée à Moscou, fut fondée
par nous, groupe d'ouvriers et d’intellectuels bolcheviks, en
mars-avril 1906, une nouvelle organisation prolétarienne
révolutionnaire d’après la résolution du Parti bolchevik . Nous
organisâmes les masses des chômeurs Lock-outés en une armée
révolutionnaire unie et nous créâmes un état-major dirigeant pour
cette armée ; le Soviet des chômeurs de Pétersbourg. Notre
parti tenta d’organiser aussi les chômeurs des autres centres
industriels, mais ces organisations n’y vécurent pas longtemps :
ce fut le cas à Moscou, Odessa et dans d’autres villes. À
Pétersbourg, l’organisation des chômeurs lutta avec le
gouvernement pendant plus de deux années et ne fut dispersée qu’en
1908 par l’Okhrana et les gendarmes ; mais, pour l'arrestation
des ouvriers dans les ateliers publics, à Gagarinski, les gendarmes
eurent besoin de la présence de l'artillerie légère.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Il
y a vingt-cinq ans se développa dans la Russie tsariste un chômage
artificiel causé par la répression contre les ouvriers
révolutionnaires. À la fin d’octobre 1905, le lock-out fut
déclaré ; toutes les fabriques et usines de l'État et des
particuliers furent fermées. Le gouvernement et la bourgeoisie
réduisirent ainsi à la famine et à la misère des centaines de
milliers d’ouvriers avec leurs familles à Pétersbourg, Moscou,
dans l'Oural, à Karkhov, à Odessa et dans les autres villes. Mais
les maitres de la Russie ne s’en tinrent pas là. Chaque semaine,
ils appliquèrent de nouvelles méthodes de répression contre le
prolétariat révolutionnaire. Outre le lock-out, la bourgeoisie et
le gouvernement organisèrent alors les brigades de « Cent-Noirs ».
Ayant armé ces bandes de carabines et de bombes, ils les lancèrent
à l’attaque des sociétés ouvrières de culture et d'instruction,
des syndicats, ainsi que des ouvriers et de leurs logements. Souvent
eurent lieu entre les « Cent-Noirs » et les ouvriers de
véritables batailles rangées comme ce fut le cas à Pétersbourg,
dans presque tous les quartiers ; ceci se produisit aussi dans
les autres villes.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Cependant,
ces actes commis par les bandes de « Cent-Noirs » eurent
un résultat positif : les ouvriers commencèrent à renforcer
leurs organisations défensives qui opposèrent aux « Cent-Noirs »
une résistance énergique.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Commencé
à Pétersbourg à la fin d'octobre 1905, le lock-out se prolongea
jusqu'en avril 1906. Les mesures de lutte et de répression de la
bourgeoisie contre la classe ouvrière étaient parfaitement
organisées. Ces mesures étaient dirigées par les gouvernants de la
Russie tsariste et par les principaux chefs de l’industrie :
Riabouchinski, Goukassov, Nobel, Denissov et autres.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
Soviet des députés ouvriers, dans la première période du
lock-out, le Soviet des chômeurs par la suite, prirent sur leurs
épaules les nouvelles dizaines de milliers d'ouvriers lock-outés,
« jetés par la bourgeoisie sur le pavé ». À la fin
d'octobre et de novembre, au moment de la déclaration du premier
lock-out, la bourgeoisie commença immédiatement à dresser des
listes noires d'ouvriers. Puis, quand les usines et les fabriques
rouvrirent peu à peu, l'administration fit, d’après ces listes,
un tri soigneux parmi les ouvriers lock-outés.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
Soviet des chômeurs en voie d'organisation fit le relevé de tous
les lock-outés. Ce relevé démontra que 54 % de ces derniers
étaient des ouvriers métallurgistes qualifiés et avancés, 18 %
des menuisiers, charpentiers, terrassiers et autres ouvriers
qualifiés et que 21 % seulement étaient des manœuvres. Ces
chiffres montrent que la bourgeoisie réprima alors surtout la partie
avancée du prolétariat, les ouvriers qui marchaient à
l’avant-garde.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Ce
lock-out fut déclenché peu après la déclaration par le Soviet de
Pétersbourg de la lutte pour la journée de travail de 8 heures. À
la fin d'octobre 1906 furent lock-outés 16 % des ouvriers, en
novembre 11 %, et en décembre 21 %. Pour les trois-quatre mois
suivants de 1906, les chiffres sont de 5 à 7 % par mois. Mais alors
le lock-out n’était déjà plus général et ne touchait que des
ouvriers isolés et certains groupes d'ouvriers. Il ne revêtait déjà
plus la forme de fermeture d'usines et de fabriques, mais présentait
le caractère d’une épuration de ces usines des éléments peu
sûrs. Cette épuration était conduite par l’administration, les
organisations de « Cent-Noirs », l’Okhrana et les
gendarmes.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 11pt;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Au
moment de l'attaque de la bourgeoisie la tendance se fit jour dans le
Soviet des députés ouvriers à résister au lock-out par la
proclamation de la grève générale panrusse. Mais l'enthousiasme
révolutionnaire n’était déjà plus assez grand à ce moment pour
qu'on pût attendre un succès de la grève générale. C’est
pourquoi le Soviet des députés ouvriers adopta, après un examen
complet de cette question, la résolution suivante publiée par lui
le 19 octobre :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Plus
de cent mille ouvriers sont jetés sur le pavé de Pétersbourg et
des autres villes. Le gouvernement tsariste a déclaré la guerre aux
ouvriers révolutionnaires. La bourgeoisie, s’alliant au
gouvernement tsariste, cherche par la famine à contraindre les
ouvriers à se calmer et à abandonner la lutte pour la liberté. Le
Soviet des députés ouvriers déclare que cette répression inouïe
dirigée contre les masses ouvrières est une provocation. Le
gouvernement veut pousser le prolétariat de Pétersbourg à
s'engager dans une lutte séparée ; le gouvernement veut
profiter du fait que les ouvriers des autres villes ne sont pas assez
solidaires de ceux de Pétersbourg pour les vaincre isolément.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Dans
les premiers temps du lock-out, la famine et la misère des chômeurs
tombèrent de tout leur poids sur les épaules du Soviet des députés
ouvriers. Pendant les mois d'octobre, novembre et décembre 1905, le
Soviet des députés ouvriers fut obligé de consacrer une grande
partie de ses forces et de son attention à la question des chômeurs,
car la politique est une chose, mais la famine aiguë, bien que ne
brisant pas la volonté de lutte du prolétariat, se faisait sentir
de plus en plus violemment.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">La
question de l’aide aux chômeurs fut débattue presque à chaque
séance de cette organisation prolétarienne révolutionnaire.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Suivant
la proposition du groupe bolchevik du Soviet des députés ouvriers,
la commission des chômeurs fut organisée à la même époque et
fonda des sections dans tous les quartiers ouvriers de Pétersbourg.
Ensuite, cette commission appliqua la décision du Soviet des députés
ouvriers, celle de prélever un pourcentage de 1 % en faveur des
chômeurs sur les salaires de tous les travailleurs des usines et
autres entreprises. À cette époque furent également organisées
des collectes dans toutes les réunions et assemblées. Toutes ces
mesures donnèrent à la caisse du Soviet des députés ouvriers et
de sa commission quelques dizaines de milliers de roubles, ce qui
permit à la commission des chômeurs du Soviet d'apporter une aide
réelle aux chômeurs. Dans les quartiers de Pétersbourg, plusieurs
restaurants ouvriers furent ouverts qui donnèrent des repas à
emporter aux chômeurs chargés de famille ; les chômeurs
célibataires mangèrent au restaurant. D’autre part, la commission
versait des allocations aux chômeurs et à leurs familles : 30
copecks par jour par adulte et 10 à 15 copecks par enfant, Des
restaurants de chômeurs furent également organisés par les groupes
libéraux de Pétersbourg ; à la veille des élections à la
Douma municipale, les groupes libéraux voulaient en effet, grâce à
l’aide apportée par eux aux chômeurs, se créer un capital
politique.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Dans
la lutte politique et économique, le Soviet des députés ouvriers
porta son attention sur la Douma municipale de Pétersbourg et décida
d’exercer une pression sur la municipalité de la façon suivante.
Le Soviet adopta la résolution ci-dessous, qui devait être
transmise à la Douma municipale par une délégation spéciale du
Soviet des députés ouvriers :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">La
Douma doit : </span></span>
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">1.
Organiser immédiatement la fourniture de denrées alimentaires aux
larges masses ouvrières.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">2.
Donner un local pour les réunions.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">3.
Cesser de fournir des locaux aux gendarmes, à la police, etc.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">4.
Indiquer de quelle façon a été dépensée par elle la somme de
15.000 roubles qui lui avait été remise en faveur des ouvriers du
quartier de Narva.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">5.
Remettre l'argent nécessaire aux ouvriers luttant pour la liberté
et aux étudiants qui se sont rangés à leurs côtés, en le
prélevant sur les sommes se trouvant à la disposition de la Douma.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">6.
Prendre immédiatement des mesures pour évacuer les troupes se
trouvant dans le bâtiment du service des Eaux et remettre celui-ci
aux ouvriers.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
16 octobre à deux heures, quand la délégation du Soviet des
députés ouvriers se présenta à la Douma municipale, elle
rencontra dans le bâtiment de la Douma de forts détachements de
policiers armés ; sur l'escalier se trouvait une compagnie de
soldats. Les membres de la Douma s'étant prévenus les uns les
autres par téléphone de l’arrivée de la délégation ne vinrent
pas à la réunion. La délégation fut reçue par les employés
municipaux qui, l’ayant écoutée, la prièrent de se retirer, et
décidèrent en son absence de repousser toutes les revendications du
Soviet des députés ouvriers.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Il
ne pouvait en être autrement. Le maire, les membres de la
municipalité et les membres de la Douma étaient tous de grands
capitalistes ou leurs représentants, avocats, directeurs de
fabriques et d’usines, propriétaires, juges et autres
bureaucrates. Ils étaient tous organisateurs du lock-out ouvrier.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;"><b>La
famine parmi les chômeurs</b></span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">En
janvier 1906, le chômage, la misère et la famine devinrent encore
plus aigus. Le Soviet des chômeurs à demi-légal travailla peu par
manque d’argent. L’afflux des fonds dans cette commission avait
presque cessé. Les ouvriers lock-outés avaient vendu tout ce qu’ils
possédaient et se trouvaient acculés à la famine.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Après
l’écrasement de la révolte à Moscou, je fus forcé de revenir de
Kostroma à Pétersbourg. Sous la pression des « Cent-Noirs »
et des forces militaires, le Soviet des députés ouvriers de
Kostroma avait été forcé de restreindre son activité et de se
cantonner de ce Soviet, je dus m’enfuir immédiatement. Je fus
conduit par des camarades cheminots et je quittai Kostroma sur une
locomotive, vêtu d’une veste imprégnée de graisse, en casquette,
et le visage sali à souhait. Je me dirigeai à nouveau vers
Pétersbourg où se trouvait le Centre de notre Parti bolchevik ,
auquel je devais faire un rapport sur les événements. D'autre part,
la capitale prolétarienne de Pétersbourg était l'endroit le plus
commode pour mon existence illégale, vu que j'y avais auparavant
travaillé dans des usines et fait du travail bolchevik clandestin.
Il m’y était plus facile que dans n’importe quelle autre ville
de me cacher et de recevoir un gîte chez des ouvriers.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Aussitôt
après mon arrivée à Pétersbourg, je me procurai l’adresse du
siège clandestin des organisations du Parti et je commençai mon
action dans le quartier de Vyborg. J'eus la chance d’y rencontrer
mon plus intime ami, un bolchevik illégal, l'ouvrier Sémen Loctiev.
Lui aussi venait d’une région où s'étaient produits de gros
incidents révolutionnaires, mais il était arrivé une semaine avant
moi et avait déjà eu le temps de se mettre au courant de toutes les
nouvelles du Parti. Il me parla de la décision prise par nos
dirigeants bolcheviks de soutenir le mouvement naissant des chômeurs.
Il m’invita le soir même à une réunion des délégués des
organisations de chômeurs des rayons, qui se tenait dans le quartier
de Lesnoï. Il me dit qu’à cette réunion le camarade Kaïrski,
membre du Comité central du Parti, ferait un rapport au nom de notre
groupe bolchevik de Pétersbourg. Tout en parlant, nous dépassâmes,
le camarade Loctiev et moi, la perspective Sampsonievski et, en
revenant sur nos pas, nous arrivâmes à nouveau à la place et aux
cliniques. Nous voulions entrer dans un petit café, mais nous
n’avions pas l'argent nécessaire et, pour ne pas attirer
l'attention des policiers, nous primes un omnibus et nous dirigeâmes
vers le centre, la perspective Nevski. En passant à Liteyny, sur le
haut de la diligence, et en regardant la foule qui passait, nous nous
demandions où nous pourrions bien nous réfugier et manger à bon
marché. Nous voulions entrer chez Philipov, mais ayant compté notre
argent, nous dominâmes ce désir.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Vagabondant
sur le Nevski, nous regardions la bourgeoisie rassasiée, heureuse et
contente. Divisée selon la position sociale, une partie se promenait
dans des carrosses de luxe armoriés et attelés d’un ou deux bons
chevaux : l’autre, la foule bourgeoise, circulait à pied,
remplissait le centre de la ville, regardait les magasins pleins de
marchandises et y entrait. Elle rassemblait et achetait à pleines
mains des marchandises. Des garçonnets et des adolescents marchaient
derrière, portant ces achats à la maison, en un mot ce qui se
trouvait dans les magasins, dans les boutiques et les entrepôts,
produit par le prolétariat en quantité suffisante, était
accessible à leurs désirs de bourgeois. Examinant cette masse de la
grande et de la petite bourgeoisie élégamment vêtue, nous passâmes
ainsi quelques quartiers de la perspective Nevski, mais les magasins
de produits alimentaires de Soloviev attiraient seuls notre
attention. Cependant nous n'osions pas y entrer pour y acheter un
quart de saucisson ; d’abord parce que les commis rassasiés
de Soloviev n’auraient pas voulu nous vendre une si petite quantité
et que, d'autre part, ce saucisson n’était pas accessible à nos
bourses.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Pour
nous remonter le moral, nous lançâmes quelque énergiques
exclamations, et, bras dessus bras dessous, nous nous éloignâmes de
ce Nevski si satisfait. Nous gagnâmes une ruelle étroite et, ayant
atteint la rue du Bassin, nous y trouvâmes un petit restaurant bon
marché où, pour 20 copecks, nous avalâmes tous deux un quelconque
plat de viande.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;"><b>Comment
fut organisé le Soviet des chômeurs</b></span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
même soir à 8 heures, nous étions assis dans une petite maison de
campagne, du rayon de Lesnoï, où s'étaient réunis les délégués
pour l’aide aux chômeurs et où ils attendaient le représentant
du groupe bolchevik de Pétersbourg. Ce camarade était également
président de la commission des chômeurs. En attendant, nous nous
renseignâmes sur l’état du rayon. La majorité des délégués
étaient membres de nos comités bolcheviks et ils étaient
évidemment, en tant qu’ouvriers les plus actifs, chassés des
usines et leurs noms couchés sur les listes noires. Leur apparence
et leur humeur ne démontraient pas du tout qu’ils étaient jetés
sur le pavé avec leur famille et leurs enfants et qu’ils avaient
faim, car notre idéal bolchevik nous a habitués à nous maîtriser
et à ne pas nous laisser démoraliser par les circonstances quelles
qu’elles soient.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
président de la commission arriva et, après nous avoir salué ainsi
que tous les délégués, il demanda à l'étudiant debout devant lui
et à qui appartenait le logis, s’il avait tout prévu en cas
d’attaque de la part de la police et des gendarmes. Le jeune
étudiant ébouriffé de l’Institut Lesnoï fixa son regard pendant
une seconde sur les fenêtres et, regardant le jardin, répondit d’un
ton assuré que rien de semblable ne pouvait arriver, tout étant en
effet prévu. Dans le jardin de la petite maison et dans le pare se
trouvaient des groupes de camarades faisant le guet. À la moindre
intervention de la police, ils nous préviendraient et toutes les
personnes assemblées auraient le temps de s'échapper. Les
représentants des chômeurs déclarèrent en plaisantant que sans
doute ni la police ni les gendarmes ne les prendraient vu qu’alors
il faudrait les nourrir, tandis que la bourgeoisie faisait tous ses
efforts, pour les renvoyer et les faire périr de faim. Quelques-uns
lancèrent encore quelques plaisanteries sur ce thème et le camarade
bolchevik qui venait d'arriver commença son rapport sur la situation
des chômeurs. Dès les premiers mots, nous apprîmes que la caisse
des chômeurs était vide, que le pourcentage sur les salaires
cessait de parvenir parce que la bourgeoisie tentait par tous les
moyens de l’empêcher et que même, dans quelques endroits, les
directeurs ordonnaient au bureau de ne pas les transmettre au Soviet
des députés ouvriers. « La situation des chômeurs du rayon
est désespérée. Ceci, vous le savez vous-mêmes, camarades, dit le
rapporteur aux délégués, mais ce que vous ne devez pas oublier
c’est que cette situation durera longtemps. Dans les fabriques et
les usines s'opère actuellement une épuration des ouvriers peu
sûrs, isolément et par groupes entiers. Tout ce que les chômeurs
possédaient comme vêtements ou objets de valeur a été mangé
pendant cette période ou engagé au mont-de-piété. Les délais
approchent et les chômeurs ne possèdent pas l’argent nécessaire
au dégagement de leurs objets. Ceux-ci se perdent. Les propriétaires
expulsent avec fureur les familles ouvrières pour non-paiement des
loyers. Actuellement, on peut signaler de tels cas dans tous les
rayons.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 0.75cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">« Nous
ne pouvons pas apporter d’aide à ces familles de chômeurs jetés
sur le pavé. On organise quelques collectes en faveur des chômeurs
dans les réunions ouvrières, dans les réunions syndicales, par les
étudiants, mais ces sommes sont si minimes qu’elles ne peuvent
apporter aucune aide réelle. Dans tous les quartiers, quelques
restaurants sont ouverts par le Soviet des députés ouvriers et par
certains groupements libéraux. Ces restaurants distribuent quelques
dizaines de milliers de repas, mais ils peuvent se fermer d’un
moment à l’autre, les libéraux ayant fini les élections à la
Douma cesseront de donner de l’argent pour eux. En tout, dans
Pétersbourg, il existe 24 restaurants ouvriers où les chômeurs
reçoivent 9.453 repas par jour. »</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Et
pour lire ces chiffres, le rapporteur rapprochait le papier de son
pince-nez. </span></span>
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 0.75cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">« Dans
le rayon de la Néva sont ouverts 6 restaurants qui distribuent 1.825
repas par jour ; dans le rayon de Moscou, 2 restaurants
distribuent 450 repas par jour ; à Narski 2 restaurants, dont
le moindre distribue 385 repas par jour ; dans le rayon central de la
ville, 4 restaurants distribuent 1.100 repas par jour ; dans le
rayon de l'Ile Vassilievski, 4 restaurants distribuent 550 repas et
dans le rayon de Vyborg, 2 restaurants avec 450 repas par jour. »</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Faisant
cette énumération et indiquant d’autre part le genre de
nourriture donnée dans les restaurants, le rapporteur insista
beaucoup sur la nécessité de créer immédiatement, auprès des
restaurants, des commissions de chômeurs non pas pour contrôler
leur comptabilité, mais pour diriger toute la partie pratique et
leur marche en général. Ensuite le rapporteur déclara que la
situation des chômeurs dans le moment présent était difficile,
mais non désespérée. </span></span>
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 0.75cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">«
Le groupe bolchevik que je représente devant vous, déclara le
rapporteur, soutient entièrement le mouvement des chômeurs et vous
aidera à vous grouper en une organisation puissante. Il est
nécessaire d'organiser immédiatement tous ces chômeurs et de créer
un organisme dirigeant : le Soviet des chômeurs, Ce Soviet,
avec l’aide des travailleurs, doit commencer la lutte pour
l'amélioration de la situation des chômeurs, non seulement à
l’aide d’aumônes sous forme de repas et de 30 copecks par jour,
mais principalement en forçant la Douma municipale à entreprendre
de vastes travaux publics pour employer les chômeurs. Les
sans-travail ne sont pas des mendiants, ils ne demandent pas la
charité, ils exigent de la bourgeoisie du pain et du travail. Nous
devons poser la question de telle façon que nos réclamations à la
Douma municipale soient entendues de tous les ouvriers des fabriques
et des usines. La ville doit organiser des travaux publics ;
elle en possède en quantité suffisante, mais on en confie
actuellement l'exécution à différents entrepreneurs, qui, pour ces
commandes, versent des pots-de-vin aux édiles municipaux. Parmi les
chômeurs se trouvent les meilleurs spécialistes des différentes
professions, capables d'exécuter n’importe quel travail. La ville
a plusieurs commandes à passer pour son entretien et la création de
tramways. La municipalité a décidé de remplacer les omnibus à
chevaux par des tramways, mais il lui est impossible d'appliquer
cette décision sans construire de nouveaux ponts. Je propose à
l'assemblée d'examiner, d'adopter et de réaliser immédiatement
toutes les propositions faites par moi, car la famine et la misère
des ouvriers n’attendent pas. »</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
silence et l'attention avec lesquels les délégués avaient écouté
le rapporteur démontraient qu'ils l'avaient suivi avec une profonde
émotion. Quand il termina le visage des chômeurs se détendit. Les
orateurs qui prirent la parole après le rapporteur approuvèrent la
proposition de l’organisation bolchevik et se prononcèrent
brièvement et clairement pour sa réalisation immédiate. Toutes les
propositions du rapporteur furent adoptées à l'unanimité. Il fut
décidé d’organiser le Soviet des chômeurs par des élections
dans les restaurants ouvriers, en vue desquelles il fallait désigner
un groupe d'ouvriers bolcheviks pour l'agitation et la direction des
élections. On envisagea la création d’un Soviet de 30 chômeurs.
La même assemblée des délégués décida d’imprimer des appels
adressés à tous les chômeurs, les invitant à s'organiser
eux-mêmes immédiatement, l’organisation seule pouvant ouvrir une
issue à la situation difficile.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Cet
appel et l’agitation menée dans les restaurants par notre groupe
d'ouvriers bolcheviks permirent effectivement de procéder à des
élections dans un laps de temps très court. Trente représentants
de chômeurs furent élus au Soviet. Au bout de quelques jours eut
lieu la première réunion du Soviet composé de 30 délégués, et
le camarade Kaïrski fut élu président.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">À
l’ordre du jour figuraient en premier lieu les buts et les tâches
de l’organisation des chômeurs. La résolution ci-dessous fut
adoptée à l’unanimité :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.25cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">1.
Les buts généraux et les tâches du Soviet des chômeurs consistent
à tirer les chômeurs de leur situation intolérable.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.25cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">2.
Le problème le plus urgent qui se pose devant le Soviet consiste à
forcer la municipalité à entreprendre des travaux publics pour tous
les chômeurs.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.25cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">3.
À cet effet le Soviet groupe tous les chômeurs sur le terrain de
leurs revendications communes et organise l’envoi d’une
députation à la Douma municipale. D’autres moyens de pression sur
celle-ci seront envisagés par la suite.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Après
avoir réglé différentes questions d’organisation et fixé les
tâches futures du Soviet, la première conférence prit fin.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
lendemain, le camarade Kaïrski et moi, nous rencontrâmes Lénine et
lui fîmes un rapport sur les résultats de nos premiers pas dans
l’organisation du Soviet des chômeurs. Nous ayant écoutés,
Lénine nous dit qu’il doutait que le Soviet des chômeurs,
organisé par eux-mêmes, pût entièrement remplir les tâches lui
incombant : « A l’aide de cette organisation des chômeurs
par eux-mêmes, vous ne pourrez pas exercer une pression sur la
bourgeoisie et vous ne représenterez pas une force ; d’autre
part, dans toutes les questions concernant les chômeurs, ceux-ci ne
peuvent pas être objectifs et ne les poseront pas sur un large
terrain de classe prolétarien. C’est pourquoi il vous faut
immédiatement, dit Lénine, élargir le Soviet des chômeurs par
l’adjonction de représentants des ouvriers de toutes les usines et
fabriques de Pétersbourg, travaillant encore. À cette fin, il faut
immédiatement engager une agitation dans toutes les fabriques et
usines et organiser sur-le-champ l'élection de ces représentants.
Le Soviet des chômeurs doit être composé non pas de 30
représentants seulement, mais de 100 et même 150 délégués
représentant tous les rayons, toutes les usines et fabriques. Ceci
donnera aux chômeurs un véritable organisme prolétarien dirigeant
qui pourra effectivement et avec succès exercer une pression sur la
Douma municipale et la bourgeoisie en général.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">À
la réunion suivante du Soviet, parallèlement à l'élaboration de
la requête à la Douma, il fut décidé, selon le conseil de Lénine,
d'élargir le Soviet des chômeurs par l’adjonction de 30 délégués
des grandes fabriques et usines, et des élections publiques furent
commencées parmi les ouvriers travaillant encore dans les autres
fabriques, usines et ateliers. </span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Par
la suite, l’organisation du Soviet des chômeurs fut encore plus
large ; des Soviets de chômeurs furent constitués dans les
rayons de la Néva, de Moscou, de</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Narva,
dans le rayon central de la ville, de l'ile Vassilievski, de
Pétersbourg, de Vyborg et de Kolpinski. Un Comité exécutif du
Soviet des chômeurs fut organisé, ainsi qu'une conférence générale
du Soviet des chômeurs pour la ville.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Les
représentants élus par les chômeurs à la conférence générale,
à raison d’un délégué pour 250 sans-travail, entrèrent dans
les Soviets de rayon ainsi que des délégués des fabriques et des
usines des rayons. Les Soviets de rayons dirigèrent les restaurants,
les collectes dans les fabriques et usines, l’enregistrement des
chômeurs, l’organisation de l’aide matérielle aux chômeurs et,
en général, toutes les campagnes de lutte pour le pain et le
travail, conformément aux indications de la conférence générale
de ville du Soviet des chômeurs.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
Comité exécutif fut composé de trois représentants de chaque
Soviet de rayon, de trois représentants des chômeurs et de trois
représentants des ouvriers encore occupés. La tâche spéciale du
Comité exécutif fut : entretenir les relations avec les
différents organismes de la Douma. Toutes les questions qui devaient
être soumises à la Commission de la Douma étaient discutées
d'abord au Comité exécutif, ainsi que les questions devant être
discutées par le Soviet des chômeurs, Le Comité exécutif était
chargé d'appliquer toutes les décisions du Soviet des chômeurs.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;"><b>L'offensive
des chômeurs contre la Douma municipale de Pétersbourg</b></span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Sous
la direction voilée du Parti bolchevik, le Soviet des chômeurs de
Pétersbourg commença à préparer la première offensive contre la
Douma municipale. Il fut nécessaire de prendre quelques mesures pour
créer parmi les masses ouvrières une atmosphère favorable au
soutien complet des chômeurs dans leur lutte contre la Douma
municipale. Outre une agitation dans les rayons, le Soviet des
chômeurs publia toute une série de tracts adressés non seulement
aux chômeurs, mais aussi à tous les travailleurs.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Une
pétition fut élaborée pour la Douma municipale. Le Soviet des
chômeurs la rédigea dans les termes révolutionnaires les plus
catégoriques. Elle fut discutée et adoptée au Soviet des chômeurs
puis envoyée à toutes les fabriques et usines de Pétersbourg et
des environs afin d’y être examinée et signée par les ouvriers.
La discussion de notre pétition dans les usines eut lieu, cela va de
soi, à des assemblées générales de ces usines. D’autre part,
nous soumîmes notre pétition à la discussion dans notre presse
prolétarienne, sauf dans celle se trouvant sous l'influence des
menchéviks, Les menchéviks, comme je le démontrerai par des faits,
menèrent alors une lutte violente contre le Soviet des chômeurs et
empêchèrent partout notre action d'organisation des sans-travail.
Nos délégués du Soviet des chômeurs devaient absolument lire la
pétition ci-dessous à la Douma municipale. Il y était dit :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">À
cause du chômage, de nombreuses familles ouvrières se trouvent
actuellement sans un morceau de pain. Les ouvriers ne veulent pas que
leur existence soit soutenue par la charité et l’aumône. Pour
sortir de la situation présente, nous exigeons du travail. Celui-ci
nous est refusé par les patrons qui disent n’avoir pas eux-mêmes
de commandes. Cependant, la ville pourrait transmettre aux chômeurs
les travaux dont elle dispose. Nous estimons que la façon dont les
membres de la Douma municipale disposent des deniers publics est
inadmissible. Cet argent doit être employé aux besoins publics, et
notre besoin actuel c’est du travail. C’est pourquoi nous
exigeons que la Douma municipale entreprenne immédiatement des
travaux publics pour embaucher tous les nécessiteux. Nous ne
demandons pas l’aumône, mais notre dû et nous ne nous satisferons
d’aucune charité. Les travaux publics que nous exigeons doivent
être entrepris immédiatement. Tous les chômeurs de Pétersbourg
doivent être embauchés pour ce travail et chacun d’eux doit
gagner un salaire suffisant. Nous avons été désignés pour
insister en vue de la réalisation de nos revendications. Les
ouvriers qui nous ont envoyés ne se satisferont pas de moins. Si
vous n’acceptez pas nos revendications, nous ferons part de votre
refus aux chômeurs et alors, ce n’est plus à nous que vous aurez
à parler, mais à toute la masse des chômeurs qui nous a envoyés.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">La
pétition fut accueillie avec une grande sympathie par tous les
ouvriers des usines et des fabriques des rayons. Elle fut discutée
dans chaque usine, au cours d’assemblées générales des ouvriers,
et circula ensuite dans les ateliers pour se couvrir de signatures.
Dans les usines et fabriques où, grâce à l’épuration et au
lock-out, ne demeuraient plus que les ouvriers les moins avancés,
nous envoyâmes des orateurs bolcheviks avec des piquets de chômeurs,
qui arrêtaient les ouvriers aux portes des fabriques, soit à la
sortie du déjeuner, soit à la sortie du soir ; là, les
orateurs ouvraient des meetings sur la question du chômage et de
l’aide à apporter aux chômeurs. Ces meetings furent toujours
couronnés de succès et les courtes résolutions qui y furent
adoptées étaient toujours favorables à l’aide aux chômeurs.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">La
pétition fut partout signée à la quasi-unanimité.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">En
dehors de la sympathie des masses ouvrières, qui, sans nul doute,
allait augmentant et se renforçant, le Soviet des chômeurs devait
créer parmi les groupes de la petite bourgeoisie un état d'esprit
favorable à l'aide aux chômeurs. Le Soviet des chômeurs fit
participer à cette œuvre plusieurs journaux libéraux de
Pétersbourg. Les camarades qui étaient en relations avec les
journalistes collaborant à ces journaux furent chargés de prendre
contact avec les plus libéraux d’entre eux afin qu’ils nous
aident en insérant des articles et des notes dans leurs journaux. Le
journal Touarichtch, dans lequel travaillaient alors Kouskova et
Prokopovitch, le journal Rouss, dirigé par le fils libéral de
Souvorine, le journal du Parti cadet, Sovremennoé Slovo et même le
journal boursier Birjevka, publièrent des articles et des notes sur
le mouvement des chômeurs, dans lesquels ils soutenaient la
nécessité d'organiser de larges entreprises de travaux publics. Ces
journaux donnèrent leur soutien aux chômeurs parce qu'ils y étaient
sérieusement poussés par leurs lecteurs petits-bourgeois. Les
centaines de milliers de chômeurs alarmaient violemment ces
derniers, Ils pensaient que cette masse immense provoquerait
différentes épidémies qui, sans aucun doute, atteindraient en
premier lieu les petits fonctionnaires, employés, etc. qui, par
leurs emplois, se trouvaient en contact avec le peuple affamé.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Cette
aide est nécessaire, non seulement dans l’intérêt des
travailleurs, mais aussi pour l’état sanitaire de la population en
général, dit le président de la Commission de la Douma. On sait
que le typhus, commençant dans les sous-sols et les mansardes, fait
des victimes de plus en plus nombreuses dans les hautes sphères de
la société. D’un autre côté, la perspective de mourir de faim
peut pousser les gens rendus cruels par la misère aux actes les plus
extrêmes. Dans de telles conditions, il est nécessaire de leur
porter secours immédiatement. L'aide apportée trop tard peut coûter
trop cher.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">L'état
d'esprit favorable au mouvement des chômeurs se renforçait de jour
en jour dans tous les quartiers, fabriques et usines. Des cellules
dirigeantes du Soviet des chômeurs se créèrent dans les usines et
les fabriques, des Soviets de rayons s’organisèrent et désignèrent
parmi eux des commissions qui commencèrent à travailler dans les
usines et les fabriques à l'effet de prendre connaissance de la
situation des chômeurs et de les soutenir dans leur lutte contre la
Douma municipale.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;"><b>La
lutte des menchéviks contre l’organisation des chômeurs</b></span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Mais
alors, nous nous heurtâmes à un ennemi inattendu de l’œuvre
prolétarienne dans la personne des menchéviks. Dès que l’on put
sentir que nous jouissions d’une grande influence parmi les masses
ouvrières et que nous avions créé un organisme indépendant et
puissant, le Soviet des chômeurs, qui représentait une grande force
dans la direction des masses prolétariennes, nos compagnons d’alors,
les menchéviks, se trouvant dans le Comité de Pétersbourg, dans la
même organisation que nous, commencèrent à entreprendre une action
contre nous, et surtout contre l’organisation du Soviet des
chômeurs. Ils menèrent la lutte contre nous dans tous les rayons,
s’efforçant d’empêcher, d’affaiblir, ou même d'arrêter le
développement de notre organisation des chômeurs.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Mais
cette lutte n’obtint aucun succès dans les quartiers ouvriers, car
nous y avions déjà développé de fortes organisations et aucun
ouvrier, même à état d'esprit menchévik, ne put soutenir les
menchéviks dans cette question. Dans toutes les réunions ouvrières
d'usines et de quartiers, les orateurs menchéviks qui menaient
l’agitation contre le Soviet des chômeurs furent chassés. Ils
transportèrent alors leurs vilenies menchéviks dans l'organisme
dirigeant du Parti, le Comité de Pétersbourg, où ils avaient par
hasard un nombre de représentants un peu supérieur à celui des
bolcheviks. Lors de la discussion de cette question au Comité, les
menchéviks émirent l’opinion que le Soviet des chômeurs dirigé
par les bolcheviks poussait les ouvriers à des gestes prématurés.
Les menchéviks déclarèrent alors au Comité qu’ils ne voyaient
dans cette organisation des chômeurs et dans le Soviet qu'une pure
aventure bolchevik. Dans cette discussion au Comité de Pétersbourg,
une grande attention fut apportée à notre pétition passée dans
les rayons et usines et couverte de milliers de signatures. Le Comité
de Pétersbourg refusa de sanctionner notre pétition à la Douma
municipale.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Les
menchéviks exigeaient que nous retirions les derniers mots de notre
pétition : « Si vous n’acceptez pas nos revendications,
nous ferons part de votre refus aux chômeurs. Et alors, ce n’est
plus à nous que vous aurez à parler, mais à toute la masse des
chômeurs qui nous a envoyés ».</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">D'autre
part, ils exigeaient catégoriquement l’ajournement de l’envoi de
la délégation des chômeurs à la Douma municipale. Ils s’élevèrent
également contre la revendication demandant l'ouverture de travaux
publics. « Parce que, disaient-ils, la Douma municipale ne peut
pas donner de travail aux chômeurs ; c’est la tâche du
gouvernement. » Les menchéviks s’insurgèrent aussi avec violence
contre l'élection dans le Soviet de représentants des fabriques et
des usines, car ils y voyaient la répétition de l’ancien Soviet
des députés ouvriers. Enfin, les chefs menchéviks insistèrent
fermement sur l'obligation pour le Comité de Pétersbourg de nous
interdire tout travail parmi les chômeurs. Ils exigeaient, dans le
cas contraire, l’exclusion du Parti des groupes de bolcheviks
travaillant parmi les chômeurs. Les dirigeants des chômeurs
déclarèrent au Comité qu'ils considéraient une telle décision
comme nuisible au prolétariat et non obligatoire pour eux ;
qu’en conséquence ils ne s’y soumettraient pas et qu’ils
demandaient à être jugés comme indisciplinés. Le Comité décida
de se réunir le lendemain pour envisager cette question avec un
nombre plus grand de représentants.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">La
réunion du Comité élargi eut lieu effectivement au jour fixé,
mais nous étions déjà au 12 avril, et nous étions parvenus à
imposer toutes nos revendications à la Douma municipale. C’est
pourquoi quelques-uns des menchéviks se séparèrent de leur groupe
qui se trouva ainsi en minorité. Ils ne purent alors prendre aucune
résolution contre nous.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;"><b>La
première organisation des chômeurs à la Douma municipale de
Pétersbourg</b></span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Après
le large travail préparatoire pour le soutien des chômeurs, travail
effectué même parmi les groupes de la petite bourgeoisie, le Soviet
des chômeurs élut une délégation qui devait se rendre à la Douma
municipale le 28 mars. Cette délégation devait y présenter la
pétition précitée et couverte de signatures.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">La
délégation était composée de 15 personnes. Elle se rendit le jour
fixé à la Douma municipale de Pétersbourg. Les membres de la Douma
regardèrent avec étonnement ce groupe d'ouvriers. Le maire invita
la délégation dans son cabinet, mais les délégués refusèrent de
parler avec lui, déclarant qu’ils étaient envoyés pour
s’entretenir avec toute la Douma et non avec une seule personne. La
réunion de la Douma municipale n’eut pas lieu ce jour-là, parce
qu’il ne s'y trouvait qu’une partie seulement des conseillers,
les autres, ayant été prévenus qu’une délégation quelconque
était venue, ne s'étaient pas présentés à la réunion. En
quittant la salle de la Douma, les délégués déclarèrent au maire
et aux conseillers qu’ils se présenteraient à nouveau à la
réunion suivante.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">L'assemblée
suivante devait se tenir le 12 avril, c'est-à-dire que le Soviet des
chômeurs disposait de deux nouvelles semaines pour mieux préparer
cette délégation. Une agitation supplémentaire fut organisée dans
toutes les usines et fabriques, ce qui renforça davantage l'état
d’esprit favorable aux chômeurs parmi les travailleurs et augmenta
le nombre des signatures sur la pétition. Les orateurs bolcheviks
envoyés par le Soviet des chômeurs passèrent dans toutes les
fabriques et usines avec un groupe de chômeurs, y firent des
meetings et y firent voter des résolutions.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Pendant
ce temps, dans la presse – non seulement dans notre journal
bolchevik Volna, mais dans d’autres journaux libéraux –
passèrent une série d’articles en faveur de l’organisation des
chômeurs et pour l’ouverture de travaux publics par la Douma
municipale afin d'employer les sans-travail. L'opinion publique était
très émue par la question du chômage. Jusqu'au groupe des
électeurs de la Douma d'Empire qui décida de soutenir la députation
des chômeurs auprès de la Douma municipale.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
12 avril 1906, notre délégation, composée de 30 membres – 15
délégués des chômeurs et 15 des ouvriers travaillant encore –
se présenta à la Douma municipale de Pétersbourg. Le Soviet des
chômeurs était composé alors de 60 membres, mais la moitié
d'entre eux n'étaient pas allés à la Douma pour qu'en cas
d'arrestation le Soviet pût poursuivre son travail sans
interruption. Le Soviet était déjà, à cette époque, étroitement
surveillé et cette précaution s’imposait. Le 12 avril, jour de
l'envoi de la délégation, la police fit en effet irruption dans le
local où se réunissait jusque-là le Soviet des chômeurs et arrêta
toutes les personnes présentes, mais il ne s’y trouvait aucun
membre de la délégation où du Soviet.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Avant
de nous recevoir, la Douma municipale se réunit en assemblée
particulière et décida de recevoir la délégation des chômeurs.
Ne voulant pas irriter les ouvriers, elle se disposa à satisfaire
dans la mesure du possible leurs revendications. Ces décisions ne
furent pas connues des larges masses de la population et des
chômeurs.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Au
début de la séance, juste au moment de notre intervention, une
grande foule remplit les salles de la Douma. Cinq représentants du
Soviet des chômeurs parlèrent. Nous posâmes la question avec une
grande brutalité :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.75cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">« Nous
ne vous demandons rien, nous exigeons, dit l’un des orateurs. Nous
estimons que tout l’argent dont vous disposez nous appartient de
droit. » « Si vous ne donnez pas de travail aux chômeurs, il
ne nous reste qu’à aller vous voler », dit un autre orateur.
« Vous n’avez pas vu les chômeurs, cria l’un des représentants
de la délégation, un jeune ouvrier. Je vis avec eux, je peux vous
raconter comment ils vivent, je vous transmets ce qu’ils m'ont dit,
en m’envoyant ici : va, parle avec les députés de la Douma
municipale et s'ils ne t’écoutent pas, alors nous irons nous-mêmes
et nous les saisirons à la gorge. »</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Les
députés écoutèrent tout patiemment, même de tels propos de la
délégation des chômeurs, et quand nos allocutions furent
terminées, les députés prièrent les délégués de sortir de la
salle des séances. Mais nous déclarâmes que nous ne sortirions pas
tant que nous n'aurions pas reçu une réponse à nos revendications.
Alors les députés firent une pause, éloignèrent le public et
reprirent à nouveau leur travail, en présence de la délégation
des chômeurs.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
député H. H. Chnitnikov monta le premier à la tribune et, en tant
que député d’extrême-gauche, lut la déclaration de la
municipalité sur les travaux dont elle disposait et qu’elle
pouvait remettre aux chômeurs :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">La
municipalité estime possible :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.25cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">1.
D'occuper au mois de juin prochain 300 à 400 ouvriers aux travaux de
canalisation et au comblement du canal Ekatérinoski.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.25cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">2.
D'occuper, à partir du mois de mai, aux travaux du port des Galères
300 à 400 personnes pour les travaux mécaniques, et 2.000 à 3.500
personnes pour les travaux manuels.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.25cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">3.
D’employer dans le délai le plus court 100 personnes aux travaux
de régularisation de la rivière Karpovka.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.25cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">4.
D’employer 300 personnes à la construction de la Bourse du
Travail, du marché des lamaneurs et des baraques devant servir
d’asiles de nuit.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.25cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">5.
D'occuper 400 personnes à différents petits travaux.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.25cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">6.
D'employer un certain nombre de chômeurs à la construction des
ponts de Pantéléimon, de Tchernichévski et d’Anichkine.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Ainsi
la municipalité avait trouvé du travail pour 5.000 personnes au
maximum, dont 500 spécialistes pour différents genres de travaux et
4.000 manœuvres, sans compter les ouvriers qui seraient nécessaires
à la construction des ponts et dont le nombre ne pouvait être
prévu.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Certes,
la préfecture et la Douma municipale continuaient à considérer le
mouvement des chômeurs et les chômeurs en général avec
malveillance ; mais l’organisation bolchevik et le Soviet des
chômeurs ayant su élever l’état d'esprit de tous les groupes de
la petite bourgeoisie et surtout de tous les ouvriers de Pétersbourg,
la municipalité était obligée d’en tenir compte, de se dominer
et de cacher ses véritables sentiments par des résolutions
mensongères qui semblaient exprimer le désir d'aider tous les
chômeurs par l’organisation de travaux publics.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Dans
leurs discours, les députés affirmèrent que les chômeurs avaient
en effet raison en déclarant que l’aide donnée par charité
représente la forme la plus pénible pour des personnes habituées à
gagner honnêtement leur pain. Les députés déclarèrent qu'il
fallait avant tout ouvrir les travaux publics, qui ne diminuent pas
la dignité ni le courage des chômeurs, mais qui, au contraire,
maintiennent leur état moral. Parmi les députés, aucun ne s’éleva
contre les revendications des ouvriers. Après les débats, la Douma
adopta à l’unanimité la résolution suivante :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.25cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">1.
D'organiser une commission spéciale composée de 12 membres pour
l’élaboration d’un plan d’organisation de travaux publics et
pour la recherche de mesures propres à conjurer la détresse causée
par le chômage. De proposer à cette commission d'inviter, pour
participer à ses travaux, des représentants des ouvriers et des
organisations entendus à la séance précédente.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.25cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">2.
De proposer à la commission préparatoire précitée d'examiner
toutes les propositions faites par les députés à la présente
réunion.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.25cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">3.
D'entreprendre des démarches, dans la forme habituelle, pour obtenir
la permission de constituer une commission exécutive composée d’un
président et de 12 membres pour la direction de l’organisation et
l’accomplissement des travaux publics.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.25cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">4.
D’ouvrir immédiatement, en vue de l’organisation des travaux
publics, un crédit de 500.000 roubles prélevés sur le reliquat du
quatrième emprunt. Cette somme sera employée par la municipalité,
sur proposition de la commission préparatoire, jusqu'au moment de la
constitution de la commission exécutive.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.5cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">L'état
d’esprit de tous les députés et même des « Cent-Noirs »
était si sympathique aux chômeurs que l’un des députés
Cent-Noirs s’écria résolument, en entendant les résolutions :
« Pourquoi seulement 500.000, je pense qu’on peut dépenser
des millions de roubles, quand des gens meurent de faim ». On
lui répondit que les 500.000 roubles ne serviraient qu’au
lancement des travaux et que, par la suite, la Douma pourrait
dépenser autant qu’il serait nécessaire.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">À
cette séance de la Douma fut élue la commission préparatoire des
chômeurs, sous la présidence du député de la Douma E. J. Kédrine.
Dans la commission entrèrent les députés H. H. Chnitnikov, H. P.
Férodov, Pétrounkévitch, Falbrouk, Planson et autres. À la fin de
la séance,</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Kédrine
tenta de féliciter la délégation de ses succès et nous proposa de
désigner trois d’entre nous comme représentants à sa commission.
Mais la délégation déclara que les ouvriers entreraient dans la
commission en nombre égal à celui des députés et qu’ils
devraient avoir à la commission voix délibérative. Kédrine se
fâcha, s’opposa à cette prétention de notre part. Enfin il nous
déclara avec irritation que, dans ce cas, la commission
travaillerait sans représentation des ouvriers. Toute la députation
se dirigea vers la porte, mais à ce moment Kédrine, comme poussé
par quelqu'un, se ravisa et courut après nous. En nous arrêtant il
cria : « Messieurs les ouvriers, la commission a trouvé
possible d’accepter votre proposition, êtes-vous satisfaits ? »</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">La
députation répondit qu’elle prenait note de la décision et
qu’elle participerait aux travaux de la commission municipale
préparatoire.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;"><b>À
la même table que la bourgeoisie</b></span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">La
commission municipale pour l’aide aux chômeurs procéda à
l’accomplissement des obligations qui lui avaient été imposées
par la Douma et aussitôt, le lendemain même, composée des députés
et de nos délégués, la commission se réunit et décida de
vérifier l'état des approvisionnements dans les restaurants pour
les chômeurs encore ouverts et d’en augmenter le personnel. Il fut
également décidé d'organiser immédiatement des logements pour les
chômeurs, la grande masse de ces derniers, jetés sur le pavé,
s’abritaient en effet dans les asiles de nuit et leurs enfants
étaient mis en un lieu quelconque, chez des camarades travaillant
encore. Ainsi fut également discutée et décidée la question de
l’aide et argent pour dégager du mont-de-piété les objets des
chômeurs, surtout les machines à coudre et le linge de corps.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Des
500.000 roubles mis à la disposition de l’aide aux chômeurs, la
commission assigna 175.000 roubles au ravitaillement immédiat et
autres secours. À la réunion suivante de la commission le 19 avril,
c’est dans ce sens que fut établi le rapport à la Douma
municipale, qui,</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">le
21 avril discuta toutes les propositions de la commission. La Douma
décida :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">1.
De donner le droit à la préfecture de reconnaître aux chômeurs
certains avantages au point de vue des taxes d’adresses et
d’hôpitaux, sur la base d’une recommandation de la commission
des chômeurs.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">2.
Que les objets des chômeurs restant au mont-de-piété après les
délais prévus ne pourraient être vendus avant le 21 juin et qu’on
ne pourrait pas percevoir d’amendes pour le retard dans le paiement
des intérêts eux-mêmes pendant trois mois.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">3.
De donner le droit à la préfecture de dépenser, sur la
recommandation de la commission préparatoire, 175.000 roubles du
crédit accordé par la décision du 12 avril de la Douma
municipale :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 3.75cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">a)
Pour le ravitaillement des chômeurs, pour l’aménagement et la
location de locaux dans lesquels les chômeurs restés sans logement
pourraient trouver abri avec leur femme et leurs enfants ;</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 3.75cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">b)
Pour l’ajournement du paiement des intérêts dus par les chômeurs
pour les objets déposés aux monts-de-piété privés.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Avec
tout cet argent accordé par la Douma municipale, la commission et le
Soviet des chômeurs développèrent immédiatement l’aide aux
chômeurs en vivres, logements et pour les dégagements du
mont-de-piété ; la somme de 175.000 roubles assignée fut
dépensée dans les premiers mois.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">L'organisation
des dépenses fut confiée par le Soviet des chômeurs à la
commission, qui transmit avec son consentement toute cette entreprise
au Comité pour l’aide aux chômeurs organisé six mois auparavant
par l’Union des ingénieurs. Le Soviet des chômeurs garda pleins
pouvoirs de contrôle sur l’activité du Comité et l'orientation
générale de son travail. Le rôle de la Commission de la Douma dans
cette affaire s’exprima dans le fait qu’elle reçut l'argent de
la caisse municipale, le transféra au Comité et reçut de lui les
comptes qu’elle transmit à la municipalité.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Ce
comité de ravitaillement des chômeurs dut assumer la lourde tâche
de l’organisation de restaurants pour les chômeurs. Durant cette
période, le comité ouvrit 83 restaurants et y distribua 3 millions
de repas aux chômeurs : 495.000 repas en juin, 631.000 en
juillet, etc. Il fut journellement distribué dans ces mois de juin
et juillet de 16 à 20.000 repas, Le Soviet des chômeurs ne se
décida pas à prendre sur lui cette tâche compliquée et difficile,
parce qu’elle lui aurait soustrait de grandes forces qu’il
employait pour ses autres travaux d’agitation et d'organisation.</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;"><b>Une
partie de l'argent de la Douma municipale employée au soutien des
grèves</b></span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Toute
l’aide en logements fut distribuée directement par les députés
de la Douma, sur la base de listes présentées par les Soviets de
chômeurs des rayons, avec la participation et sous le contrôle d’un
membre du Comité exécutif du Soviet des chômeurs ou d’un
représentant du Comité de rayon. Le Soviet de rayon composait les
listes de personnes auxquelles il était nécessaire de donner des
secours. Le député et le représentant du Soviet rassemblaient au
Soviet de rayon tous les chômeurs auxquels il avait été décidé
d’apporter une aide et leur distribuaient l’argent contre reçu.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Mais
il se produisit quelques malentendus, certains chômeurs étant
illettrés mettaient des croix, signaient pour d’autres, etc. À
cette époque, un large mouvement de grèves se développa dans tous
les quartiers de Pétersbourg. Les grèves n'étaient pas seulement
économiques, mais aussi et surtout politiques et de nouveaux
contingents de chômeurs venaient ainsi grossir nos rangs.
Naturellement, le Soviet des chômeurs participait à la préparation
des grèves, car, à cette époque, les syndicats étaient encore
faibles et n’avaient pas la possibilité de soutenir les chômeurs.
Dans le rayon de Vyborg, par exemple, nous dûmes apporter notre
appui aux grévistes sous forme de secours en argent et d’aide en
logements ; l’ouvrier resté deux semaines sans travail
devait, en effet, recevoir un secours sous peine d’être acculé à
la famine. Nous avions justement composé une liste de personnes du
rayon de Vyborg qui devaient recevoir une aide en logements ;
cette liste comptait 500 personnes et nous y avions inclus les
grévistes nécessiteux de l’usine de Erikson. Immédiatement avant
l’arrivée du député Chnitnikov avec l’argent, on me communiqua
qu'une partie de ces grévistes inscrits dans la liste pour l'aide en
logements avaient repris le travail, c’est-à-dire étaient devenus
des briseurs de grève. Il s’en trouvait environ une centaine.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Nous
devions immédiatement les remplacer, car il ne fallait pas laisser
le député quitter le rayon avec l’argent ou le répartir entre
les briseurs de grève. Nous distribuâmes aux nouveaux chômeurs des
reçus portant les noms inscrits dans les listes ; ils devaient
se rappeler ces noms afin de recevoir l’argent.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Tous
les chômeurs étaient rangés dans le corridor, deux par deux, et le
député qui contrôlait leur nombre commença à appeler chacun
d’eux dans le bureau, en notre présence, distribuant 5, 8 ou 10
roubles, selon la situation de famille et nos indications. Tout à
coup, une femme, à qui Chnitnikov demanda : « Pétrova,
combien devez-vous recevoir ? », elle répondit :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">« Je
ne suis pas Pétrova; mais Samoïlova. » Je lui jetai un regard
furibond, lui exprimant, par toute mon attitude, qu’elle venait de
commettre une gaffe. Elle comprit, rougit et dit : « Si,
si, je suis Pétrova. »</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Chnitnikov,
étant juriste, comprit immédiatement que quelque chose n'allait
pas. S’adressant à moi, il dit :</span></span></p><ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">« Qu'y
a-t-il, M. Malychev, il se passe quelque chose chez vous ?</span></span></p>
</li><li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"> <span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Il
n’y a rien de spécial, Nicolas Nicolaïévitch, répondis-je, il
n’y a ici qu'un remplacement de chômeurs nécessiteux par
d’autres chômeurs nécessiteux, la révision ayant démontré que
les chômeurs inscrits étaient moins nécessiteux que ceux-ci.</span></span></p>
</li><li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Non,
il y a un crime quelconque, un crime. Le diable sait ce que vous,
chômeurs bolcheviks, faites avec nous ».</span></span></p>
</li></ul><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Renvoyant
l'ouvrière de la pièce, je répondis d’un ton tranchant à
Chnitnikov qu’il n’y avait aucun crime et qu’il n'avait pas
lieu de s’irriter.</span></span></p><ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">« Si
vous ne voulez pas distribuer l’argent, quittez le rayon. »</span></span></p>
</li></ul><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Il
saisit vivement ce qui restait d'argent sur la table, quelques
dizaines de roubles, et, quittant la chambre sans saluer, déclara :°</span></span></p><ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">« Ce
sont toujours vos trucs bolcheviks. Vous avez déjà entrainé la
Douma municipale dans plusieurs actions criminelles. »</span></span></p>
</li></ul><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Nous
ne fîmes que rire de cette colère. Les ouvriers se séparèrent,
pestant contre cette ouvrière qui n'avait pas pu se rappeler le nom
sous lequel elle devait recevoir l'argent. Ce fut le seul épisode
qui permit au député, par la maladresse de cette ouvrière,
d’entrevoir notre échange de personnes. Mais, en réalité, des
faits semblables furent nombreux. De cette façon, au moyen des fonds
de la Douma municipale, nous soutînmes en 1906, et pendant une
partie de 1907, tout le mouvement gréviste de Pétersbourg, La
majorité des grèves et les plus importantes d’entre elles, telles
que celles des cochers, des usines Erikson et autres, furent
organisées par nous avec l’argent de la Douma municipale.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Il
fut dépensé à cette époque par la Douma municipale, pour les
chômeurs et les travaux publics, sur lesquels je reviendrai plus
bas, quatre millions et demi de roubles. La direction des travaux
publics fut organisée d’une façon régulière. Il y existait une
comptabilité. Les dépenses pour l’entretien des restaurants
destinés aux chômeurs furent également soumises à un contrôle.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Mais
dans les autres domaines moins importants des dépenses, la
comptabilité était tout à fait boiteuse. Et là, nous eûmes la
possibilité de soustraire un tant soit peu d'argent à la
municipalité en faveur des grèves et pour les autres besoins de nos
organisations.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Nous
avions une liste qui, sauf deux ou trois signatures, ne portait que
des croix. Nous mettions un millier de croix et tout était dit ! Il
est vrai qu'il arrivait à un député de demander aux chômeurs :
« Mais êtes-vous donc tous illettrés ? ». « Mais
oui, nous sommes tous illettrés, que voulez-vous y faire ? Vous
ne nous avez pas appris à lire et à écrire. Il n’y a que 5 % des
ouvriers qui sachent lire et écrire et ce sont ceux qui travaillent.
Mais ceux qui sont chômeurs sont tous illettrés ».</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
député s’étonnait bien un peu, mais continuait la distribution.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Deux
ans et demi plus tard, étant revenu à Pétersbourg, après un
emprisonnement, le secrétaire de la commission de révision de la
Douma, m’ayant rencontré, me pria d'entrer à la Douma ; il
me garantit, vu que j'étais illégal, que ni moi ni les membres de
la commission ne me livreraient. À la commission, je vis étalées
sur de grandes tables nos listes avec leurs croix. Un vieux député,
sénateur, me demanda des explications sur le fait que les croix, aux
dires de l'expertise, étaient toutes semblables les unes aux autres.
Tout de même, elles devaient avoir chacune un caractère spécial.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Je
fus complètement déconcerté par cette question. Mis au pied du
mur, je réfléchis à ce que je pourrais bien lui dire. Enfin, je
répondis que les ouvriers-forgerons, maréchaux-ferrants,
serruriers, faisant tous un travail difficile, avaient peut-être,
pour cette raison, la même façon de signer les croix. Le sénateur,
membre de la commission, levant la tête de dessus ses papiers et me
regardant, me dit, après avoir réfléchi, que sans doute il devait
en être ainsi, car l’on ne pouvait pas l'expliquer autrement.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Leur
souhaitant du succès, je quittai la commission. Deux semaines plus
tard, le même secrétaire me déclara que la commission de révision
avait décidé de faire une conclusion conditionnelle au sujet de
notre comptabilité ; il était, en effet, impossible de voir
clair dans cette affaire ; la comptabilité serait ensuite
versée aux archives après avoir fait l’objet d’un rapport à la
Douma municipale.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;"><b>L'organisation
des travaux publics traîne en longueur</b></span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Parallèlement
à l’aide aux chômeurs décrite ci-dessus, le Soviet des chômeurs
passa tout le mois d'avril et de mai au travail de préparation des
travaux publics, poussa la Commission des chômeurs, le membre de la
Douma, Kédrine, ainsi que toute la Douma municipale à hâter la
mise en train des travaux publics, les chômeurs ne pouvant se
satisfaire d’une aide sous forme d’aumônes, de repas, de
logements et du rachat des objets du mont-de-piété. Mais la Douma
municipale commença à oublier la réunion du 12 avril et à changer
d’avis sur la question des chômeurs. Le Soviet des chômeurs dut
renforcer l’état d’esprit des chômeurs et relever par tous les
moyens de presse la mentalité de la petite bourgeoisie de
Pétersbourg.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Les
cadets et les Cent-Noirs, un peu tranquillisés depuis notre première
intervention du 12 avril, ajournaient pour toute sorte de motifs la
question de l’ouverture de travaux publics. Éludant cette
question, ils s’efforçaient manifestement d’annuler d’une
façon quelconque leurs décisions précédentes et de ne donner que
l'avance de 500.000 roubles consentie le 12 avril.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Grâce
à la pression exercée sur la Douma et sur la Commission des
chômeurs, le Soviet des chômeurs put obtenir de la Commission et de
la Douma sa plus grande légalisation. La Commission, selon la
décision du nouvel enregistrement des chômeurs, organisa et
distribua les secours, mais la commission de Kédrine procéda
ensuite d’une façon plus décisive à l’étouffement de la
question des travaux publics.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Kédrine,
juriste retors et bavard typique, résolut le problème de la grande
bourgeoisie – tromper les ouvriers – et ajourna de toutes les
manières la solution de la question centrale : l'organisation
de travaux publics. La police et l’Okhrana commencèrent à
réprimer l’organisation des chômeurs. Cette situation difficile
donnait lieu, presque chaque semaine, à de fortes dissensions entre
la Commission et le Soviet des chômeurs. Enfin, ce dernier présenta
à la Commission, au nom des chômeurs, la résolution suivante :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">L'activité
de la Douma, ces deux dernières semaines, n'est pas conforme aux
promesses faites par elle le 12 avril. Toute son activité démontre
le désir de traîner en longueur et d’éluder autant que possible
l’accomplissement des obligations contractées par elle. Ni le
chômage, ni la famine, ni l’impatience des chômeurs n’ont
diminué pendant ce temps. Les chômeurs voient dans la conduite de
la Douma un piège et une supercherie. Dans de telles conditions, les
représentants des ouvriers à la Commission de la Douma se doivent
de poser devant les députés la question d’une façon tranchante,
à savoir : s'ils ont l'intention, oui ou non, de remplir leurs
obligations, s’ils veulent retarder les délais ou entreprendre
enfin le travail dans le détail et, principalement, s'ils songent à
organiser les travaux publics. Si les députés à la Douma
continuent à laisser passer le temps et à ne pas réaliser leurs
promesses, qu’ils n’espèrent pas voir les représentants
ouvriers soutenir leur imposture. Les délégués ouvriers se
réservent le droit d'agir en dehors de la Commission de la Douma.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Une
telle déclaration du Soviet des chômeurs provoqua une vive
indignation parmi les députés. Ils firent du tapage, s’agitèrent,
nous traitèrent d’ingrats. La majorité menaça de sortir de la
commission. Mais toutes ces tempêtes d’indignation se calmèrent
vite et les députés se remirent au-travail, travail d’ailleurs
non productif ; les retards dans l’ouverture des travaux
publics ne cessèrent point.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Il
fut décidé au Soviet des chômeurs de laisser nos représentants à
la commission – la rupture avec la commission de la Douma n’ayant
pas été approuvée – et de charger le Comité exécutif
d'informer la Douma municipale de l’attitude anormale de la
commission dans la question des travaux publics. Le Comité exécutif
élabora le 9 mai 1905 la résolution suivante sur cette question :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.75cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
Comité exécutif considère comme une nécessité de lutter
énergiquement pour l’organisation et l'élargissement des travaux
publics. Au cas d’un conflit inévitable avec la Douma municipale
qui refuserait de remplir les obligations contractées précédemment
par elle, les représentants des chômeurs à la commission de la
Douma rejetteront sur elle la responsabilité des conséquences qui
en découleraient.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Cette
résolution fut envoyée à la Douma municipale. Cependant
l’organisation des travaux publics se réalisa mal, Kédrine ne fit
aucun effort pour leur avancement. Enfin, le Soviet des chômeurs,
par une résolution spéciale, fit connaître à Kédrine et à la
Douma qu’il considérait la présence ultérieure de Kédrine à la
commission comme nuisible pour l’organisation réelle des travaux
publies et qu’il exigeait le retrait de Kédrine de la présidence
de la commission. À cette époque eurent lieu une série d'autres
conflits avec Kédrine et celui-ci fut obligé de se retirer et de
partir pour une station thermale faire une cure.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-size: 11pt;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Provisoirement,
la présidence de la commission fut laissée à l'ingénieur Mikhaïl
Pavlovitch Féodoroy qui dirigea quelques réunions de la Commission
des chômeurs ; en outre, la commission fut aidée par le groupe
des députés </span><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>octobristes</i></span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">,
et par un certain Propper, rédacteur à la Birjevka, Pierre
Nicolaïévitch Issakov futélu à la présidence de la commission
par la Douma municipale. C'était un aristocrate, véritable
sybarite, qui n'avait jamais rien fait. Avec cet Issakov nous
poursuivîmes notre tâche pour exiger par la force de la Douma
l'organisation de vastes travaux publics pour tous les chômeurs.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">La
première commission des chômeurs se composait des plus grands
fonctionnaires du Capital : des avocats Chnitnikov, Planson,
Kédrine, d'ingénieurs et de l'instituteur Falbourg. Ces gens
s'étaient toujours présentés comme les défenseurs des intérêts
des masses populaires. Mais si, à la même table qu'eux, nous
n'avions été des bolcheviks et des révolutionnaires, si, bouche
bée, nous les avions regardés et écoutés sans lutter à cette
même table avec eux, ces membres de la commission nous auraient sans
doute endormis dès les premiers pas et le travail d'organisation des
travaux publics aurait été paralysé et liquidé. C'est alors,
voyant qu'il n’y avait pas moyen de nous tromper, que Kédrine,
jurisconsulte principal des entreprises capitalistes, proposa
directement de tirer en longueur la question des chômeurs. Pour ce
fait, nous le chassâmes de la commission avec un blâme public et
nous poursuivîmes notre ligne bolchevik.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;"><b>Les
travaux publics</b></span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Grâce
à l’aide technique qui nous était donnée par l'Union des
ingénieurs et autres associations, grâce surtout à l’aide
d'ingénieurs sympathisants se trouvant en liaison avec la Douma
municipale, nous découvrîmes tous les projets de travaux établis
par la Douma municipale pour la construction de tramways, etc.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Nous
déterrâmes nous-mêmes des archives de la Douma une grande
nomenclature de ces projets, prévoyant un total de 5.600.000 roubles
de dépenses. Ces travaux, par hasard, nous convenaient plus que tous
autres, Nous y trouvâmes neuf projets au point pour la construction
de nouveaux ponts destinés aux lignes de tramways. C’étaient les
ponts de Mikhaïlovski, Siline,</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Wedenski,
Kaménostrovski, Pantéléimonovski, Karpovitski, Rijski, Alartchine,
Warschavski, Nous retirâmes des archives les projets de construction
de trois nouveaux marchés : Sitnikovskovo, Lotsmanskovo et
Arsénalskovo, ainsi que le projet des abattoirs, celui de l’aqueduc
Novodérévienski, un projet pour l'élévation de la porte
Galernaïa, une installation de chauffage pour le dépôt des
tramways, un projet pour la construction de voitures de tramways, de
moteurs pour ces voitures, de trolleys pour tramways, de plans
techniques, etc.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Certes,
nous reconnûmes qu’une partie de ces travaux ne convenaient pas
aux chômeurs, mais nous décidâmes catégoriquement d’entreprendre
la construction de la plus grande partie d’entre eux, vu que nous
pouvions accomplir tous ces travaux. Parmi nous se trouvaient
beaucoup d'ouvriers qualifiés : serruriers, chaudronniers,
charpentiers, menuisiers, tourneurs, etc.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Les
travaux établis par nous pour être présentés à l'acceptation
pouvaient occuper 6.000 personnes pendant 6 moi : de plus,
l'élévation de la porte Galernaïa était un travail de longue
durée. Quand, à la commission, nous commençâmes à élaborer les
projets de travaux, nous nous heurtâmes à l'opposition acharnée de
la commission, principalement des députés qui marchaient avec les
socialistes-révolutionnaires et les socialistes populaires.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Ces
députés, à tendance socialiste, insistaient – et toute la
commission les soutenait – pour que les travaux soient entrepris
sur la base d’artels, pour que nous organisions fous les chômeurs
en artels selon leurs spécialités et pour que, recevant de l’Union
des ingénieurs les ingénieurs et les techniciens nécessaires, nous
admettions l’accomplissement forfaitaire de tous ces travaux. On
nous indiquait qu’autrement la Douma ne serait pas d'accord, vu
que, pour la conduite de travaux s’élevant à des sommes aussi
considérables, il devait y avoir une personne juridique et que
quelqu'un devait être responsable de cette entreprise. « Il ne
faut pas donner tout simplement les travaux à quelqu’un n’ayant
aucun engagement par contrat », nous affirmaient les députés.
En un mot, les juristes membres de la commission, serviteurs du
Capital, bien que souffrant alors d’une déviation socialiste, se
considérant comme les représentants de la bourgeoisie et défendant
ses intérêts, inventaient des formes de travail qui pourraient
sauvegarder ces intérêts. Le principal promoteur de cette méthode
forfaitaire pour la conduite des travaux par des artels, fut Planson.
Il élabora toutes ces formes pour l’exécution des travaux,
introduisit des tribunaux d’arbitrage pour l'examen de tous les
malentendus et fixa les formes d'adoption des travaux exécutés,
etc.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Au
Soviet des chômeurs, se trouvaient aussi quelques personnes à
tendances menchéviks et socialistes-révolutionnaires qui se
prononcèrent pour l’acceptation de cette forme de travail.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-size: 11pt;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Mais
l’ensemble du Soviet et son Comité exécutif virent que la
conduite des travaux sous la forme forfaitaire comportait un grand
risque pour les chômeurs et peut-être même l'arrêt complet de
tous les travaux publics entrepris grâce à l’énergie formidable
de tout le prolétariat de Pétersbourg qui avait obligé la Douma à
résoudre cette question positivement. D'abord, il aurait fallu
organiser une artel</span><a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote4sym" name="sdfootnote4anc"><sup>4</sup></a><span style="font-family: Times New Roman, serif;">
de chômeurs ayant tous les droits juridiques. Pendant ce temps, nous
aurions perdu le travail lui-même. Enfin, les ouvriers prenant toute
la charge et la responsabilité de cette artel ne pourraient pas
organiser le travail tout de suite et pourraient, par des obstacles
intérieurs, compromettre l’accomplissement de l’un ou l’autre
des travaux, ce qui prouverait au Soviet des chômeurs et à tous les
députés que rien n’était sorti de cette entreprise. </span></span>
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">C'est
pourquoi nous ouvrîmes une large discussion au Soviet central, aux
Soviets de chômeurs des rayons, ainsi que dans les fabriques et
usines, sur la question de la forme d’accomplissement forfaitaire
des travaux par des artels. Et ce n’est qu'après une discussion
générale de cette question que nous la posâmes devant le Soviet
des chômeurs. Ce dernier s’éleva catégoriquement contre
l’acceptation par les chômeurs du principe de l’accomplissement
forfaitaire des travaux publics par les artels.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
Soviet des chômeurs refusa définitivement le 7 mai d'accepter cette
méthode de travail et décida d’exiger de la Douma municipale
qu’elle menât les travaux sous son entière responsabilité. En
même temps le Soviet des chômeurs prit une série de décisions
quant aux conditions dans lesquelles devaient être organisés les
travaux publics. Le Soviet des chômeurs formula ces décisions de la
manière suivante :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
Soviet des chômeurs, discutant de la question des travaux publics
proposés par la Douma et de leur meilleure utilisation par les
chômeurs, est arrivé aux conclusions suivantes : les travaux
publics offerts sont une partie insignifiante de ce que la
municipalité pouvait et devait faire dans l'intérêt de toute la
population de la ville si elle avait commencé immédiatement à
entreprendre les travaux depuis longtemps projetés pour
l'assainissement et l'aménagement de Pétersbourg. Se dégageant de
toute responsabilité pour les fautes financières, administratives
ou techniques qui pourraient survenir dans l’exécution des travaux
envisagés, le Soviet des chômeurs repousse le principe de
l'accomplissement des travaux sous la forme forfaitaire par des
artels et demande l’organisation immédiate des travaux publics par
la Douma, sous les conditions expresses suivantes :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">1.
Journée de travail de 8 heures ;</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">2.
Interdiction de toutes heures supplémentaires ;</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">3.
Fixation d’un salaire journalier ;</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">4.
Observation de toutes les prescriptions sanitaires et hygiéniques ;</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">5.
Acceptation pour les travaux des chômeurs enregistrés d’après
les indications du Soviet des chômeurs ;</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">6.
Droit de contrôle aux délégués élus par les ouvriers, pour
l’ordre intérieur des chantiers.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
fait que le Soviet des chômeurs avait repoussé la méthode
forfaitaire par artels irrita la Douma municipale. Les députés
insistèrent pour que les travaux fussent tout de même conduits par
des artels et déclarèrent même que la Douma n’organiserait aucun
des travaux au cas où nous n’accepterions pas de conduire les
travaux de la façon indiquée.</span></span></p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;"><b>Nouvel
ajournement</b></span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">À
ce moment, nous étions fondés à soupçonner que la Douma
n’exécuterait pas sa décision du 12 avril 1906. Tous les
Cent-Noirs commencèrent rapidement à s'organiser contre le Soviet
des chômeurs, la presse commença à nous critiquer terriblement et
à provoquer contre les chômeurs toutes sortes de mécontentements.
Non seulement la presse des Cent-Noirs, mais aussi la presse des
cadets commença à se faire insolente et à mener grand tapage
contre nous. Tout le reste de la presse bourgeoise voulut exploiter
notre refus d'entreprendre les travaux sous la forme forfaitaire par
artels et voulut prouver que nous utilisions, nous, les bolcheviks,
ce mouvement des chômeurs à des fins politiques.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
Soviet des chômeurs ne laissa échapper aucune occasion de démasquer
l'attitude insolente de la presse bourgeoise, plus spécialement de
celle des cadets, et chercha de toutes les manières à mettre à nu
les efforts qu’elle déployait pour la défense des intérêts de
la bourgeoisie, allant jusqu’à empêcher l’entreprise des
travaux publics déjà décidés par la Douma municipale de
Pétersbourg.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Mais
toute une série de journaux étaient encore avec nous ; nous
avions aussi notre journal bolchevik Volna et un autre. À l’aide
de ces journaux et surtout de la Volna, nous dénonçâmes
vigoureusement et sans répit l'attitude infâme de la presse des
cadets et de toute la presse libérale ; aussi, nous réussîmes
d’une manière ou de l’autre à briser l’état d'esprit de
cette presse.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Ainsi
passa tout le mois de mai de l’année 1906. Au début de juin,
l’organisation des travaux publics avançait très lentement et la
question en restaient même point. C’est pourquoi nous, Soviet des
chômeurs, et notre Comité exécutif, dûmes organiser à ce moment,
avec l’aide du Parti bolchevik, une large campagne dans les usines,
prendre une série d’autres mesures et exercer partout une
pression, à l’aide des masses ouvrières, sur le gouvernement, sur
les groupes petits-bourgeois et spécialement sur la Douma
municipale.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Notre
organisation se renforçant sans cesse et la pression de notre large
organisation centrale sur tout le pouvoir de Pétersbourg étant
continue, la Douma fut forcée d’élire encore quelques députés à
la commission,</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
29 mai, la Douma municipale confia l'exécution des travaux courants
de la ville et une série d’autres travaux à cette commission
exécutive supplémentaire de la Douma destinée à l’organisation
et à la direction des travaux publics.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">À
ce moment, s’épuisaient les subventions accordées par la Douma
municipale pour l’entretien des restaurants et autres besoins des
chômeurs. La Douma n’ouvrit pas de nouveaux crédits. Une rumeur
circulait selon laquelle le ministère de l'Intérieur avait, par
circulaire spéciale, proposé à la Douma municipale de ne pas aller
plus loin dans les concessions aux chômeurs. La situation devenait
très difficile.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Nous
renforçâmes alors notre pression sur la commission et nous
commençâmes à activer le mouvement des chômeurs à l’aide de la
presse et par une série d’autres mesures.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Nous
caractérisâmes la situation des chômeurs comme excessivement
difficile et fîmes pression sur la commission de la Douma pour que
celle-ci rédigeât un rapport à la Douma municipale sur les
conditions pénibles où se trouvaient les chômeurs, et pour qu’elle
exigeât ou « sollicitât » de la Douma l'octroi de fonds
pour l'entretien des restaurants durant l'été. Le groupe qui
dirigeait les restaurants fixa une somme de 180.000 roubles pour 3
mois à raison de 18.000 repas par jour et de 15 copecks par repas.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">D'autre
part, nous poussâmes la commission à aller à la Douma pour la
prier de nous délivrer une somme de 180.000 roubles destinée à
l’aide aux chômeurs en logements, à raison de 12.000 familles
pendant un délai de trois mois. Au total, nous exigeâmes de la
Douma un crédit de 360.000 roubles pour l’aide aux chômeurs
pendant l'été, C’est dans ce sens que la commission des chômeurs
rédigea son rapport et le présenta le 2 juin à la Douma
municipale.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Mais
la Douma n’avait pas l'intention de l’examiner. Elle ne se pressa
pas non plus pour l'ouverture des travaux. Nous fîmes du tapage à
la commission, nous exigeâmes la convocation d’une réunion
extraordinaire dans laquelle nous fîmes pression sur la Douma pour
l’assignation de subventions à distribuer sous forme de secours
et, principalement, pour l’organisation des travaux public.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Enfin,
dans les premiers jours de mai, la préfecture, après avoir pris
connaissance du rapport de la commission des chômeurs, donna une
réponse négative et refusa catégoriquement de diriger les
travaux ; elle nous demandait de trouver pour la direction de
ces travaux une forme qui nous en rendrait responsables. Et le 20
mai, la Douma, ayant entendu le rapport de la commission des chômeurs
et pris connaissance des conclusions de la préfecture, adopta une
série de mesures qui devaient, semblait-il, nous satisfaire en tant
que chômeurs. Ces mesures de la Douma, se basant sur nos
revendications, furent formulées par la commission et exposées dans
un rapport tout à fait instructif pour nous et rédigé comme suit :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">1.
Donner à nouveau à la Commission exécutive le droit
d’entreprendre, par l’intermédiaire des chômeurs, tous les
travaux qui ne seraient pas déjà donnés par contrat ou pour
lesquels la Douma n’aurait pas encore pris la décision de les
faire exécuter de cette façon.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">2.
Proposer à la préfecture et à la Commission exécutive de ne
donner à l'avenir par contrat que les nouveaux travaux que la
Commission des travaux punie ne considérerait pas possible de
conduire elle-même.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Il
apparut ensuite que ces mesures de la Douma municipale ne
concernaient que les travaux de réparation et que l’organisation
des travaux publics n'avait pas avancé d’un pouce après ces
bonnes résolutions.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Jour
par jour, le temps passa ; des semaines et des semaines
s’écoulèrent ; les chômeurs des différents rayons et,
principalement, les ouvriers occupés, organisèrent chaque semaine
des assemblées générales pour examiner la situation et prirent des
résolutions sur l’activité scandaleuse de la Douma municipale
contre les chômeurs. La Douma tendait cependant à faire trainer les
travaux en longueur, à en retarder l'exécution et à ne pas les
faire aboutir.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">La
Commission exécutive devint insolente au point qu'elle décida même
de ne pas inviter les représentants du Soviet des chômeurs aux
réunions.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
Soviet des chômeurs, à sa réunion du 31 mai, posa nettement la
question et décida que la première séance de la Commission
exécutive aurait lieu dans un très bref délai et sans faute en
présence des représentants du Soviet des chômeurs, de l’Union
des ingénieurs et du Bureau central des syndicats.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">La
décision du Soviet des chômeurs fut transmise à la Commission
exécutive, mais celle-ci, à la demande des Cent-Noirs, y attacha
peu d'importance. Une assemblée générale des Soviets de chômeurs
de toute la ville fut réunie à nouveau et confirma encore une fois
sa décision précédente de demander d’une façon expresse une
réponse de la Commission exécutive à la question : les
travaux publics auront-ils lieu ou non ? La Commission ne
répondit à aucune de ces décisions et résolutions du prolétariat.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">L'impatience
et l’irritation des chômeurs grandissaient. Dans les rayons, des
demandes catégoriques se multipliaient sur la Douma et la Commission
exécutive. Le Soviet des chômeurs s’efforça de toutes les
manières de ne permettre aucune action provocatrice de la part des
différents groupes de chômeurs et prit toutes les mesures
nécessaires à l'égard de la Douma municipale et en vue d’exercer
une pression sur elle. Tenant compte de l’état d'esprit existant
dans les rayons, le Soviet des chômeurs édita le 10 juin 1905 un
tract adressé à tous les ouvriers de Pétersbourg et libellé comme
suit :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
Soviet des chômeurs ne cache pas aux masses que la Douma n’a fait
que laisser passer le temps et tromper les chômeurs et qu’elle ne
pense aucunement à exécuter ses promesses. Le Soviet des chômeurs
n’a cependant pas rompu les relations avec la Douma ; rompre
les relations signifierait en effet aller dans le sens de la
provocation, permettre des actions prématurées de la part des
masses ouvrières, ce qu'attendent justement leurs ennemis assoiffés
de sang prolétarien.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Maintenant,
la provocation aux chômeurs est parvenue à son point culminant. Le
ministre de l’Intérieur a enjoint à la Douma et à la préfecture,
par une circulaire spéciale de ne pas faire de concessions aux
chômeurs. Le but de cette circulaire est tout à fait clair :
pousser les chômeurs à une action prématurée à un moment où les
camarades occupés ne sont pas encore prêts à les soutenir. La
Douma a fait tous ses efforts pour accomplir la volonté du
ministère. Mais nous ne nous laisserons en aucun cas provoquer par
la Douma. Nous savons trop bien que la vue du sang ouvrier n’effraie
pas, mais au contraire réjouit nos ennemis. Nous savons cela trop
bien pour donner, par un geste brusque et irréfléchi, l’occasion
à ceux qui ont besoin de notre sang, de se frotter les mains de joie
et de dire : « Nous avons réussi dans notre ruse, les
ouvriers n’oublieront pas de sitôt ce châtiment, ils ne se
rétabliront pas de sitôt de cette leçon, ils ne reformeront pas de
sitôt leurs organisations »/</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Nous
ne donnerons pas cette joie aux provocateurs. Pas de geste brusqué
tant que le Soviet des chômeurs ne vous lancera pas d’appel. Telle
doit être maintenant la première règle pour tous les chômeurs. Le
Soviet des chômeurs, connaissant tout le sérieux du geste à
accomplir, ne reculera pas devant sa nécessité, mais il le fera
seulement en liaison étroite avec les masses des ouvriers occupés.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Quand
on lut ce projet de tract au Soviet des chômeurs, une partie de ses
membres, de mentalité anarchiste et socialiste-révolutionnaire, ne
furent pas satisfaits, car ils n’y voyaient pas un esprit de
décision suffisant. Une scission se produisit. Ils demandèrent du
Soviet des gestes plus décisifs ; il fallait obliger la Douma,
etc., etc. Toutes ces formules anarcho-syndicalistes-révolutionnaires
furent d'ailleurs battues au vote.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br /></p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;"><b>Troisième
offensive des chômeurs contre la Douma municipale</b></span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
Soviet des chômeurs décida d’élire une délégation et de
l'envoyer à la Douma, mais résolut de garder le secret absolu. À
sa réunion du 12 juin, le Soviet des chômeurs organisa l'élection
d’une délégation de 80 membres, comprenant cinq représentants
des chômeurs et cinq représentants des travailleurs de chaque
rayon. L'élection eut lieu simultanément dans tous les rayons.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">La
délégation devait se présenter seule, sans être accompagnée par
les masses, et exiger de la Douma une réponse claire et précise à
la question : « Y aura-t-il des travaux publics ou
non ? ». Le 12 juin, donc, à deux heures de l’après-midi
avant la réunion de la Douma, la délégation se réunit au nombre
de 75 personnes et alla à la Douma.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">La
délégation se divisa en deux groupes de 35 et 40 personnes. Ces
groupes avaient des chefs spéciaux qui devaient prendre la direction
de tous les délégués, donner des ordres dans chaque cas
particulier et à chaque moment.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
plan d’entrée à la Douma était établi de telle sorte que les
deux groupes de la délégation entreraient simultanément par
différentes portes dans la salle de la Douma municipale et
demanderaient aux députés d'écouter les représentants de la
délégation que celle-ci allait immédiatement désigner pour mener
les pourparlers. Si les députés de la Douma s’enfuyaient vers les
portes, la délégation devait tout simplement les empêcher de
sortir en les rassurant sur un ton mi sérieux, mi ironique. La
première partie de la délégation devait pénétrer par l'entrée
de la caisse et entrer dans la salle des séances par la porte de
droite ; la deuxième devait entrer par la salle Alexandre et
pénétrer dans la salle par la porte de gauche. Les deux groupes
devaient entrer simultanément et sans bruit, en bon ordre derrière
les chefs. Occupant les deux sorties de la Douma, la délégation
devait se rassembler devant la tribune de la Doum ; des
représentants devaient prononcer des discours qui devaient finir sur
la question :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">« Les
travaux publics promis seront-ils enfin donnés aux chômeurs, oui ou
non ? »</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Ce
plan fut ponctuellement suivi, mais le groupe qui devait entrer par
la porte de gauche, par la salle Alexandre, fut retardé d’une
minute, aussi, quand les députés virent entrer par la porte de
droite le groupe de 40 ouvriers, le président de la Douma leva en
toute hâte la séance et les députés se jetèrent sur la porte de
gauche. Juste à ce moment le deuxième groupe arriva de la salle
Alexandre et repoussa dans la salle les députés qui tentaient de
s’enfuir.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Les
députés se groupèrent, le président Dymcha retira sa chaîne et
se précipita de sa place en bas, le maire s’élança derrière
lui. Les députés se serraient en bas en un groupe compact et ne
savaient que faire. Les délégués s'adressèrent à eux en les
rassurant de leur mieux et dirent aux députés : « Nous
sommes venus auprès de vous comme représentants des ouvriers de
Pétersbourg, en vous demandant de tenir votre promesse et de nous
répondre si oui ou non il y aura des travaux publics. Ne vous
enfuyez donc pas, nous ne vous ferons pas de mal, etc. »</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Mais
les députés se faufilèrent tout de même à travers la délégation
dans la salle Alexandre et, se poussant l’un l’autre, franchirent
la porte. Les ouvriers sortirent après eux, se réunirent avec les
autres camarades et restèrent tous ensemble dans cette salle.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Quand
les députés apprirent qu'il n’y avait personne d'autre dans les
rues et que nous n’étions que 80, ils se tranquillisèrent.
Quelques-uns d’entre eux commencèrent même à parler avec les
délégués ouvriers, leur posèrent des questions ; mais
ceux-ci ne se laissèrent pas entrainer à des conversations
individuelles. La délégation chargea trois représentants de parler
au président Dymcha, mais celui-ci s’y refusa, Enfin, quelques
députés l'ayant convaincu, il demanda : « Que
voulez-vous, Messieurs ? » Les représentants des ouvriers
répondirent qu'ils étaient venus au nom des chômeurs pour demander
à la Douma quand commenceraient enfin les travaux publics promis à
ceux-ci.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">« Vous
auriez dû, dit Dymcha, m'apporter une demande écrite, je l’aurais
transmise à la Douma ».</span></span></p>
</li></ul><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Les
chômeurs répondirent :</span></span></p><ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">« Nous
sommes chez vous parce que beaucoup de demandes écrites ont déjà
été présentées et que cette affaire n’a pas marché. Il vous
est facile d’attendre ici, mais la famine n’attend pas.</span></span></p>
</li><li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Je
ne vous laisserai quand même pas assister à la séance, dit
Dymcha, ce serait illégal.</span></span></p>
</li></ul><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;"><b>Les
prétendus armements des ouvriers</b></span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Pendant
qu’on menait ces pourparlers, l’ancien président de la
Commission des chômeurs, que quelqu'un avait informé, ayant
remarqué que la Douma était encerclée par la police, les soldats
et les cosaques, se précipita pour avoir des explications auprès du
ministre de l'Intérieur. Il semble que le préfet avait informé le
ministre que les ouvriers étaient apparus à la Douma, armés de
bâtons et d’autres armes, qu’ils avaient attaqué les députés
et qu’il fallait sauver ces derniers.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">C'était
le motif pour lequel était apparue la police, Kédrine ou un autre
des députés communiqua tout cela aux édiles pendus au téléphone
et l’un d’eux accourut dans la salle Alexandre, déclarant :</span></span></p><ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">« Messieurs,
on a rapporté au ministre et au préfet que les chômeurs armés de
bâtons et d’autres armes ont encerclé la Douma et qu’ils
frappent les députés. Dites, demanda-t-il à la délégation,
est-ce vrai ou non ? »</span></span></p>
</li></ul><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Nous
riions de bon cœur. Nous rassemblâmes tout de suite parmi nous une
vingtaine de cannes et de parapluies ; et en les dénombrant,
nous voulions les remettre aux députés, mais ceux-ci refusèrent.</span></span></p><ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">« Nous
déposons quand même toutes nos armes, déclarâmes-nous en riant.</span></span></p>
</li><li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"> <span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Communiquez
à qui de droit que les représentants du prolétariat à la Douma
se sont désarmés, cria un des camarades, en remettant aux
huissiers les parapluies et les cannes de la délégation. »</span></span></p>
</li></ul><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">À
ce moment arrivèrent dans la salle Alexandre le préfet de police,
un officier et un groupe de policiers. Les députés étaient très
émus, surtout les plus libéraux qui criaient aux Cent-Noirs :</span></span></p><ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">« C'est
vous qui avez appelé la police, c’est une honte pour toute la
Douma ».</span></span></p>
</li></ul><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Les
membres des Cent-Noirs, rejetant l'accusation sur les députés de
gauche, leur criaient :</span></span></p><ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">« C'est
vous que les avez amenés ici ! »</span></span></p>
</li></ul><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Cela
n’en finissait pas. On nous communiqua à ce moment que toute la
cour de la Douma était pleine de cosaques et de policiers, la Douma
prit l'air d’un camp militaire, on ne laissait sortir ni entrer
personne. La délégation du Soviet des chômeurs se sépara du
groupe des députés, discuta la situation et décida de ne pas
sortir et de ne pas mener de pourparlers avec les députés si les
revendications suivantes n'étaient pas acceptées : « Écouter
la délégation et éloigner la police ».</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Quelqu'un
partit de nouveau auprès du ministre et du préfet pour savoir qui
avait appelé la police. Quelques-uns des députés libéraux
continuèrent à attaquer avec bruit les autres groupes et, montrant
les ouvriers et leur attitude, ils disaient :</span></span></p><ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">« Regardez,
comment se tiennent les représentants des ouvriers. Pas un mot, pas
un geste superflu. Et chez nous, le diable sait ce qui se passe
aujourd’hui. Il faut demander au préfet d’éloigner
immédiatement la police. »</span></span></p>
</li></ul><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Les
députés discutèrent longtemps entre eux, mais nièrent tous avoir
appelé la police. Observant cette discussion comique, nos
représentants déclarèrent ouvertement d’un air à moitié
ironique :</span></span></p><ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">« Vous
mentez tous, vous avez tous ensemble appelé la police et maintenant
vous le niez. »</span></span></p>
</li></ul><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Les
députés insistèrent pour que le maire et le président Dymcha
prient le préfet d’éloigner la police et la force armée. Le
maire et Dymcha nous déclarèrent qu'ils allaient s'occuper tout de
suite de l'évacuation de la police. La délégation répondit
qu’elle ne priait pas qu’on s'occupât de sa libération, mais
qu’elle demandait seulement aux députés de s'occuper d'eux-mêmes
pour ne pas avoir à rougir plus tard.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">« Nous
avons une prière à vous adresser, déclarèrent encore nos
représentants, continuez la séance, et écoutez-nous. »</span></span></p>
</li></ul><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
maire et le président Dymcha partirent auprès du préfet et
communiquèrent de là qu’on avait informé le préfet qu’un
groupe d’ouvriers avaient envahi la Douma et qu'ils frappaient les
députés à coups de bâtons. « Si les députés se sentent en
sûreté et ne demandent pas l'arrestation des ouvriers, disait le
préfet, je consens à éloigner la police et les cosaques. »</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Au
bout de cinq à dix minutes, le préfet éloigna effectivement toutes
les forces armées, Puis les députés convinrent avec nos délégués,
dans une conversation plus calme, que la Douma recevrait le 14 juin
une députation du Soviet des chômeurs, mais moins nombreuse.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
Comité exécutif du Soviet des chômeurs décida d'envoyer de
nouveau pour cette date une délégation comptant en tout 14
personnes, à raison de deux représentants par rayon. Deux seulement
de ces représentants devaient parler à la Douma.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">La
délégation avait mission de mener prudemment l'affaire, de ne
donner aux Cent-Noirs aucun motif de faire lever la séance de la
Douma.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">La
délégation se présenta à la date convenue et transmit au maire
une demande préparée d'avance en accord avec le Soviet des chômeurs
et libellée comme suit :</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Afin
d’éclaircir la marche de l’organisation des travaux publics et
d'exposer leurs besoins, les chômeurs de Pétersbourg veulent
envoyer à la séance de la Douma municipale une délégation
comprenant deux représentants de chaque rayon. Informant de cette
décision le maire, les chômeurs attirent son attention sur la
nécessité absolue de recevoir la délégation et de l'écouter à
la séance de la Douma municipale.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Ayant
pris connaissance de notre demande, la Douma décida d'entendre les
délégués, mais souligna qu'elle les écouterait à titre
d'experts.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Quand
l’un de nous, qui devait parler à la Douma, monta à la tribune de
la Douma et voulut commencer de là son discours, Dymcha lui coupa la
parole et lui demanda de rester en bas. Nous n’élions pas
prétentieux et nous acceptâmes de dire ce que nous devions, même
sans être à la tribune.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
premier orateur déclara : La Douma nous a promis beaucoup ;
mais nous n'avons jusqu’à présent rien reçu de ces promesses. La
Douma a opéré un recensement des chômeurs. Les chômeurs ont cru
qu’on les enregistrait pour les travaux ; mais il n’y avait
pas de travail. La seule chose sortie de ce recensement, c’est que
maintenant la police, chaque « flic », sait combien il y
a de chômeurs dans la ville, La commission préparatoire de la Douma
a travaillé longtemps sur les projets de travaux. Les chômeurs ont
pensé que ces travaux leur seraient confiés, mais jusqu’à
maintenant les chômeurs n'ont pas ces travaux ; ceux-ci passent
entre les mains des entrepreneurs comme auparavant. La police a
retiré les salles de réunion aux chômeurs, nous commençons à
nous réunir en dehors de la ville. On nous chasse de là aussi, on
nous bat, on nous arrête. On nous expulse, on nous retire les
restaurants, etc. C’est tout ce que la Douma a donné. Est-ce que
les travaux publics seront enfin organisés. Vous nous avez trompés.
Ces gens trompés par vous nous ont envoyés ici pour la dernière
fois poser devant vous la question : « Est-ce qu’enfin
les travaux publics seront oui ou non commencés ? »</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">L'orateur
suivant répéta les mêmes idées en d’autres termes et posa la
même question à savoir si enfin les travaux publics seraient oui ou
non commencés.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Un
troisième orateur, auquel le Comité exécutif avait donné l'ordre
de dépeindre devant la Douma les perspectives possibles au cas où
elle refuserait d'organiser les travaux publics, prit ensuite la
parole.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
discours de cet orateur provoqua parmi les députés un fort
mouvement de protestation.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Nous
parlons avec vous pour la deuxième fois, Messieurs les députés,
dit cet orateur, représentant des chômeurs. Depuis la date du 12
avril, nous avons travaillé dans votre commission, nous avons
travaillé en vue de satisfaire les besoins des chômeurs. Ces
besoins nous sont proches, car nous les avons nous-mêmes ressentis,
alors que vous ne les connaissez pas, ne les ayant jamais éprouvés.
Pourquoi venons-nous pour la deuxième fois auprès de vous vous
demander des secours pour les chômeurs ? Nous, ouvriers
conscients, avancés, nous, révolutionnaires, nous avons lutté
contre ceux que vous servez. Pour cette lutte, nous avons souffert et
cette lutte, nous la mènerons jusqu’au bout. Nous savons, nous, la
voie à suivre pour ne pas être chômeurs. Mais la masse entière
l’ignore. Le chômage la pousse sur la route du vol et de
l'assassinat et cela vous le craignez. Je ne veux pas vous faire peur
en en parlant. Cela, nous le craignons aussi, nous ouvriers avancés.
Vous craignez pour vous-mêmes, pour vos richesses. Nous craignons
pour nos forces, parce que tout cela les affaiblit et les disperse.
Vous avez fait des promesses aux chômeurs, non parce que vous
reconnaissez leurs droits, mais parce que vous les craignez !
Nous le comprenons bien, mais nous avons cependant accepté ce
secours. Nous avons fait part de vos promesses d'entreprendre des
travaux publics, mais vous avez dupé les ouvriers et nous ne voulons
pas rester avec vous, des trompeurs. Si vous ne donnez pas maintenant
de secours aux chômeurs, si vous n’entreprenez rien pour commencer
les travaux publics, nous dirons à toute la masse des chômeurs que
ce qui les avait fait espérer était une supercherie. Vous devez
nous dire si enfin les travaux publics seront oui ou non entrepris.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Un
grand tumulte et un grand mouvement se produisirent dans la salle.
Tous les députés faisaient du tapage, les Cent-Noirs criaient :
« Ah ! Ah ! ils sont venus nous menacer »</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Le
président n’arrêtait pas un instant d’agiter sa sonnette.
Plusieurs fois, il interrompit notre orateur, mais notre
représentant, ayant fini son discours, tira un papier de sa poche et
commença à lire les revendications. Le président l’interrompit
catégoriquement et déclara que la Douma ne prendrait connaissance
d'aucune revendication. L'orateur consentit alors à appeler ces
revendications des « points » et commença à donner
lecture de ces « points » sans protestation de la part du
président.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">1.
Organiser immédiatement les travaux publics.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">2.
Introduire dans la Commission exécutive des représentants des
organisations ouvrières ayant participé la commission préparatoire.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">3.
Élargir les pouvoirs de la Commission exécutive et lui donner les
droits suivants : </span></span>
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">a)
de chercher de nouveaux travaux pour les chômeurs et les
entreprendre ;</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">b)
de satisfaire les besoins urgents des chômeurs (Distribution de
secours en logements, pour le mont-de-piété, etc.)</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">4.
D'assigner immédiatement les sommes nécessaires à la satisfaction
des besoins de tous les chômeurs de Pétersbourg.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">5.
De convoquer immédiatement une réunion des chômeurs et d'organiser
des réunions de rayon régulièrement chaque semaine ; de
prendre toutes les mesures pour la libération de 200 ouvriers
arrêtés pour leur participation aux réunions de chômeurs.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Après
la lecture de cette déclaration, le président Dymcha demanda aux
ouvriers de se retirer. Nous nous soumettions à cette demande
lorsque les députés, sous la pression des libéraux, décidèrent
de nous permettre d'assister à la discussion de cette question dans
les galeries.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Les
députés commencèrent à discuter notre demande. Quelques-uns
proposèrent le vote secret, mais tous craignaient de décider ce
vote. Quand, après la discussion, le président de la Douma, Dymcha,
demanda si la Douma municipale acceptait la proposition de la
commission préparatoire, c’est-à-dire d'organiser des travaux et
d’assigner des fonds, aucun de ces messieurs les députés n’osa
repousser cette proposition. Les délégués ouvriers étaient
penchés au-dessus de la balustrade et suivaient attentivement le
vote. Nos quatorze paires d’yeux brillaient de haine et de colère
contre ces puissants de la ville. De nombreux députés se tournèrent
vers nous. Deux députés des Cent-Noirs se levèrent. Le président
leur demanda :</span></span></p><ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">«Vous
êtes contre?»</span></span></p>
</li></ul><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Mais
les députés, jetant les yeux sur la galerie, se dépêchèrent de
répondre:</span></span></p><ul>
<li><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">«Non,
non, nous sommes pour la proposition de la commission, pour l’aide
aux chômeurs.»</span></span></p>
</li></ul><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0.64cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">La
question de l’aide aux chômeurs fut résolue affirmativement et
les décisions suivantes furent prises:</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">1.
Assigner pour l'été, pour les restaurants destinés aux chômeurs
et pour leurs logements, une somme de 360.000 roubles.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">2.
Ajourner encore de trois mois la vente des objets des chômeurs
engagés au mont-de-piété.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">3.
Charger le maire de proposer au ministère de l'Intérieur que l'État
prenne à sa charge les dépenses ultérieures pour les travaux
nécessaires aux chômeurs et pour d’autres secours.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.5cm; text-indent: 1.25cm;">
<span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">4.
Charger également le maire d’entrer en relations avec la
préfecture pour la couverture des dépenses constatées aux
restaurants de chômeurs.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Ainsi
les fonds étaient votés et il fut décidé de commencer
immédiatement les travaux préparatoires pour surélever le port des
Galères en vue de prévenir les inondations.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Il
va de soi qu'après notre apparition du 14 juin à la Douma, nous
poussâmes de l'avant l’organisation des travaux publics. Il est
évident que le gouvernement, pour une série de raisons, ne voulait
pas exaspérer une aussi large organisation du prolétariat que
l'était la nôtre et qu’il donna l’ordre aux députés des
Cent-Noirs de faire des concessions. Des fonds furent assignés pour
la nourriture, les logements et autres secours aux chômeurs et la
Commission exécutive fut chargée d’organiser les travaux publics.
Tout cela ne signifiait pas que nous étions déjà définitivement
en possession des travaux, Nous dûmes exercer plusieurs fois encore
une pression sur les députés de la Douma. Ainsi, nous nous
approchâmes peu à peu de l’organisation des travaux publics.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Au
port des Galères, il fallait surélever tout un quartier envahi par
un demi-mètre d'eau et plus pendant les inondations. Pour ces
travaux, si on n'employait pas de machines, plusieurs milliers
d'ouvriers étaient nécessaires. Nous cherchions justement un tel
travail manuel et, vers l’automne, les travaux furent entrepris,
donnant du travail à plus de 1.000 ouvriers. Nous organisâmes
également des chantiers publics pour l’équipement de ponts et
autres constructions mécaniques.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Nous
occupâmes dans ces chantiers 500 chômeurs répartis en deux
équipes. Là furent centralisés les ouvriers qualifiés, en
chômage, qui représentaient vraiment une masse compacte se trouvant
à la tête du mouvement des chômeurs.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">À
la fin de 1906, nous organisâmes une série d’autres entreprises:
équipements de soubassements de ponts de Pantéléimon, de Mikhaïl,
de Varsovie, etc.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-size: 11pt;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Tout
le prolétariat de Pétersbourg contrôlait ces travaux par le Soviet
des chômeurs et les Soviets de rayons; presque chaque jour, il eut
des rapports sur leur marche, discuta et donna des directives pour
l’avenir. Durant ces deux années pendant lesquelles eurent lieu
des travaux publics, les ouvriers de Pétersbourg réalisèrent en
pratique la direction des entreprises industrielles, désignèrent
des personnes pour leur direction, s’efforcèrent de choisir ces
personnes parmi les plus compétentes et les contrôlèrent, En un
mot, ils vécurent leur vie de production et s’efforcèrent
d’élever cette production à un niveau suffisant. Quand les
travaux publics commencèrent à péricliter parce qu'ils revenaient
trop cher et qu’ils devenaient incapables de soutenir la
concurrence, le Soviet des chômeurs posa carrément la question et
nous donna à nous, dirigeants immédiats des travaux publics, des
directives catégoriques pour que nous cherchions par tous les moyens
à obtenir un meilleur rendement. Conformément aux directives du
Comité exécutif du Soviet des chômeurs, le Comité de Gagarine
introduisit une certaine forme de travail aux pièces, sans porter
évidemment préjudice aux intérêts collectifs du prolétariat.
Cela nous permit de diminuer les dépenses pour la construction du
pont de 7 roubles à 2,80 roubles par unité de travail. Nous devons
certainement considérer ceci comme un grand succès, la journée de
travail étant de 8 heures et le travail organisé par les ouvriers
eux-mêmes, c’est-à-dire par le comité qui dirigeait la
production au nom du Soviet des chômeurs.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Cette
activité économique de plusieurs milliers d’ouvriers de
Pétersbourg a joué un grand rôle, éminemment instructif, pour
toutes les masses ouvrières de cette ville; on peut même constater
que beaucoup de camarades dirigeant actuellement le pays des Soviets
et son industrie y ont acquis leur première expérience de
l’organisation de ces travaux publics. Là, dans ce Soviet, se posa
pratiquement pour la première fois devant le prolétariat de
Pétersbourg la question de l’organisation de la production, de sa
direction technique, etc., questions qu’il ne se serait jamais
posées dans d’autres circonstances.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">En
second lieu, par ces travaux, nous avons réussi à maintenir l'unité
du prolétariat au moment de la réaction la plus noire et l’avons
mieux formé au point de vue révolutionnaire. Nous menâmes avec le
Soviet toute une série de grèves bien réussies qui élevèrent
l’état d'esprit des masses prolétariennes et développèrent leur
conscience.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">D’autre
part, pendant les périodes de réaction, de lock-outs et de chômage,
partout et toujours se créa dans les pays capitalistes un
antagonisme terrible entre les ouvriers occupés et les chômeurs. Il
y eut toujours une base pour cela et il n’était guère facile
d’éviter cet antagonisme. Pendant les deux années d’existence
du Soviet des chômeurs, on réussit à vaincre toute manifestation
d’antagonisme. Pendant ses deux années d’existence,
l’organisation des chômeurs donna au prolétariat toute une école
de production. Cette organisation de chômeurs trouva dans ses rangs
des cadres nombreux de dirigeants qui n’apprirent pas seulement à
organiser la production, à la diriger et à y remporter des succès,
mais apprirent encore à lutter avec la bourgeoisie dans la vie
quotidienne, à discuter avec elle des mêmes questions, autour du
tapis vert, sans perdre pour cela la juste ligne révolutionnaire
indépendante et sans cesser de poursuivre nos objectifs de classe.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Dans
la deuxième moitié de l’année 1907 la réaction se fit de plus
en plus noire. La majorité de nos ouvriers du Parti bolchevik
étaient arrêtés. D’autres s'étaient sauvés et avaient émigré
à l’étranger.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">On
commença à noter une forte diminution de l’activité
révolutionnaire dans les prisons et au dehors,</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Cette
situation se répercuta chez nous, au Soviet des chômeurs et aux
travaux publics. La majorité d’entre nous, organisateurs et
dirigeants du Soviet des chômeurs et des travaux publics de la
ville, furent aussi arrêtés ou réduits à l’illégalité
complète. Toute l’œuvre des chômeurs de Pétersbourg
s’affaiblit ; une partie des chômeurs fut absorbée à cette
époque par les usines de Pétersbourg et des autres villes.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 11pt;">Dans
la première moitié de 1908, on me fit savoir en prison que le
gouvernement tsariste avait arrêté les travaux publics. Mais quand
la police du gouvernement était allée fermer les chantiers publics
dans le rayon de Gagarine, elle craignait tellement les ouvriers de
ces chantiers qu’à toutes fins utiles elle avait fait préparer de
l’artillerie légère.</span></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><br />
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;">NOTES</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 1.25cm;"><a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym" style="font-size: small; text-align: left; text-indent: 1.25cm;">1</a><span style="font-size: small; text-align: left; text-indent: 1.25cm;">
</span><span style="font-size: 9pt; text-align: left; text-indent: 1.25cm;"><span lang="fr-FR">Sergej
Vasilevic Malysev (1877-1938), militant bolchevique, d'origine
ouvrière. Animateur en 1901 d'organisations d'autodéfense
ouvrières, il rejoint le Parti ouvrier social-démocrate russe
(POSDR) en prison en 1902. Puis rejoindra son aile bolchevique. Il
est allé en prison à plusieurs reprises et est entré dans la
clandestinité en tant que révolutionnaire professionnel et
propagandiste de l'ISKRA. Après la défaite de la révolution de
1905, le parti l'envoya à Saint-Pétersbourg, où, dès le début
de 1906, il fut membre du comité local du parti. Parmi les
principaux militants du Soviet des Chômeurs, à partir de mars
1906, il fut responsable du journal de la composante bolchevique du
Soviet Ternii Truda (les épines du travail), et secrétaire de
l'union des dockers du port fluvial. Il s'est retrouvé en prison et
a été expulsé. Participe à la révolution socialiste de
1917-1918. Plus tard, travaille sur l'organisation du Commissariat
du Peuple pour l'alimentation. Marginalisé dans le nouveau cours de
la politique nationale russe au milieu des années 1920, il mourut
dans son modeste logement à Moscou le 30 novembre 1938.</span></span></p><div id="sdfootnote2">
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: x-small;"><i><a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote2anc" name="sdfootnote2sym">2</a>
<span style="font-size: 9pt;">“Absolument hostile à toutes
les formules abstraites, à toutes les recettes de doctrinaires, le
marxisme veut que l'on considère attentivement la lutte de masse
qui se déroule et qui, au fur et à mesure du développement du
mouvement, des progrès de la conscience des masses, de
l'aggravation des crises économiques et politiques, fait naître
sans cesse de nouveaux procédés, de plus en plus variés, de
défense et d'attaque. C'est pourquoi le marxisme ne répudie d'une
façon absolue aucune forme de lutte. En aucun cas, il n'entend se
limiter aux formes de lutte possibles et existantes dans un moment
donné ; il reconnaît qu'un changement de la conjoncture sociale
entraînera inévitablement l'apparition de nouvelles formes de
lutte, encore inconnues aux militants de la période donnée. Le
marxisme, sous ce rapport, s'instruit, si l'on peut dire, à l'école
pratique des masses ; il est loin de prétendre faire la leçon aux
masses en leur proposant des formes de lutte imaginées par des «
fabricants de systèmes » dans leur cabinet de travail.”</span></i></span></p>
</div><div id="sdfootnote3">
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><a name="tw-target-text1"></a><a name="tw-target-text2"></a>
<span style="font-size: x-small;"><a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote3anc" name="sdfootnote3sym">3</a>
<span style="font-size: 9pt;">Le Soviet de Pétrograde imprimé
de faux documents. à l'époque, il était interdit de se déplacer
en Russie sans certificat des autorités. On pense aujourd'hui au
problème des documents pour les prolétaires immigrés sans papiers
ou à la nécessité d'avoir les documents (contrat à durée
indéterminée et paie) pour louer une maison ...</span></span></p>
</div><p style="text-align: justify;">
</p><div id="sdfootnote4">
<p style="break-before: page; margin-bottom: 0cm; page-break-before: always;"><span style="font-size: x-small;"><a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote4anc" name="sdfootnote4sym">4</a>Ndt :
coopératives.</span></p>
</div><p style="text-align: justify;"><span style="text-align: center;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><br /></span></p><p style="text-align: center;">
</p><div id="sdfootnote1">
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><a name="tw-target-text3"></a></p></div><br /><p></p>lefilrougehttp://www.blogger.com/profile/16595036100277127990noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188843159822224341.post-38272454299332595432021-01-30T02:37:00.012-08:002021-04-19T22:30:16.521-07:00F. Engels K. Marx la libération de la femme<p style="text-align: center;"><span style="font-size: large;"> F.Engels K.Marx</span></p><p></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><span style="font-size: large;">la libération
de la femme</span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><span style="font-size: large;">edition Le Fil Rouge</span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4EQgeoSSl0pkQWYqWgHI15vDOkNkrLEHECiWdDRlOgb2okTi3sPlyt1bet8AXR-eke2O2dmCwbeiWl_7eNEkHxuXbWFhpr2JVDjOp8KLCI0yVaNHca9qmfWwqhJbRbPBHVcRLKAeLV3g/s1766/la_liberation_de_la_famme2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1192" data-original-width="1766" height="475" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4EQgeoSSl0pkQWYqWgHI15vDOkNkrLEHECiWdDRlOgb2okTi3sPlyt1bet8AXR-eke2O2dmCwbeiWl_7eNEkHxuXbWFhpr2JVDjOp8KLCI0yVaNHca9qmfWwqhJbRbPBHVcRLKAeLV3g/w562-h475/la_liberation_de_la_famme2.jpg" width="562" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: large;"><a href="https://archive.org/details/la-liberation-de-la-famme-1">téléchargeable epub</a></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: large;"><a href="https://archive.org/details/la-liberation-de-la-famme">téléchargeable mobi</a></span></p></div><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: times; font-size: large;">Ce recueil
d'écrits de Engels et Marx sur la question féminine se veut une
invitation à la lecture et à la compréhension du marxisme. Ce
n'est qu'à travers le socialisme scientifique que la question
féminine peut être encadrée d'un point de vue de classe, et
surtout pour identifier le processus de libération des femmes.</span></p><p></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;">
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">Nous avons
fait le choix de distinguer deux parties différentes concernant
l'esclavage des femmes et leur situation dans l'organisation et la
division du travail. Nous revendiquns cette distinction sur la base
d'une différence essentielle entre domination et exploitation. Dans
le capitalisme, la femme prolétaire subit une double exploitation
comme travailleuse salariée d'abord, à l'instar du prolétaire
masculin, mais aussi comme main d'oeuvre encore meilleure marché,
outil de concurrence pour le capitaliste. Dans les sociétés
capitalistes avancées, le capital s'est tellement concentré qu'il a
presque fini son intégration de la masse féminine dans le salariat,
la loi exige même une égalité de salaire entre hommes et femmes.<span style="background-color: #f8f9fa; color: #202124; text-align: left; white-space: pre-wrap;"> Pour diffusion, contactez la rédaction. </span><span style="background-color: #f8f9fa; color: #202124; text-align: left; white-space: pre-wrap;">Les documents sont lisibles </span><span style="background-color: white; text-align: left;">et téléchargeable</span><span style="background-color: #f8f9fa; color: #202124; text-align: left; white-space: pre-wrap;"> sur internet</span></span></p><p></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><span style="font-size: 22pt;"><br /></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><span style="font-size: 22pt;"><a href="https://www.dropbox.com/s/w7ogznudi2wxart/1donne.pdf?dl=0">Sommaire</a></span></p><p></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><br /></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><b style="font-size: large;"><a href="https://www.dropbox.com/s/ef1b756pm4vbmpy/Introduzione.pdf?dl=0">Introduction</a></b></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><b style="font-size: large;"><a href="https://www.dropbox.com/s/gh93rjoub9hh49o/2donne.pdf?dl=0">Esclavage des femmes</a></b></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><b style="font-size: large;"><a href="https://www.dropbox.com/s/jptq808grpdvd4h/3donne.pdf?dl=0">La famille bourgeoise</a></b></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><b style="font-size: large;"><a href="https://www.dropbox.com/s/9xqheo3qnwbo2t7/4donne.pdf?dl=0">Organisation etdivision du travail</a></b></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><b style="font-size: large;"><a href="https://www.dropbox.com/s/mqa8v4wxw6umlib/5donne.pdf?dl=0">Condition ouvrière</a></b></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><b style="font-size: large;"><a href="https://www.dropbox.com/s/lw8974c8g2cq8dg/6donne.pdf?dl=0">Lutte des classes</a></b></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><b style="font-size: large;"><a href="https://www.dropbox.com/s/x2280z1p9i3qib8/7donne.pdf?dl=0">Socialisme et libération de la femme</a></b></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><b style="background-color: #f8f9fa; color: #202124; font-family: times; font-size: large; white-space: pre-wrap;"><a href="https://www.dropbox.com/s/kuhh4r8oc5wxoua/8donne.pdf?dl=0">biographies</a></b></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><br /></p>lefilrougehttp://www.blogger.com/profile/16595036100277127990noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188843159822224341.post-30317340937371060452021-01-17T04:22:00.004-08:002021-04-19T22:21:05.222-07:00ecrtis militaires Lénine edition le fil rouge<p style="text-align: center;"> edition le fil rouge</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKa8INtrmKka0HhyphenhyphenoxKUWPofIC-dA8QyZgyNkLcCJRvK_BhHjUc-0ChKWKQr1fmtTsDrJ_4VI8n5y58ibnq5nA2-pFK-8BGgc2Jb8KRR2AlssQXmeXagCQ99qmHyx908akEOn7hCOpiNg/s2048/139970242_169468464927283_7898899359769446482_n.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="2048" data-original-width="1395" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKa8INtrmKka0HhyphenhyphenoxKUWPofIC-dA8QyZgyNkLcCJRvK_BhHjUc-0ChKWKQr1fmtTsDrJ_4VI8n5y58ibnq5nA2-pFK-8BGgc2Jb8KRR2AlssQXmeXagCQ99qmHyx908akEOn7hCOpiNg/w437-h640/139970242_169468464927283_7898899359769446482_n.jpg" width="437" /></a></td></tr><tr></tr></tbody></table><span face="arial, sans-serif" style="background-color: #f8f9fa; color: #222222; font-size: 28px; white-space: pre-wrap;"><div style="text-align: center;"><a href="https://archive.org/details/lenin_202103">téléchargeable epub</a></div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;"><a href="https://archive.org/details/ecrits_militaires">téléchargeable mobi</a></div></span><div><span face="arial, sans-serif" style="color: #222222;"><span style="font-size: 28px; white-space: pre-wrap;"><br /></span></span><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: times; font-size: large; text-align: left;">Publier une
anthologie des écrits de Lénine sur la question militaire, c'est
mettre en évidence le lien qui existe entre le marxisme et la
question militaire. </span><span style="font-family: times; font-size: large; text-align: left;">Il y a un
risque, lorsque l'accent est mis sur des questions militaires telles
que la guérilla, l'insurrection, la lutte armée en général, de
tomber dans deux simplifications faciles: soit dans la fascination
pour l'extrémisme romantique des rebelles, soit en considérant
l'ensemble du sujet comme l'apanage des temps anciens, de telles
pratiques ne sont acceptables que dans un passé lointain. Depuis
trop longtemps, il y a eu une diabolisation tout court de la question
militaire, aspect considéré comme étranger au mouvement ouvrier et
à la gauche en géné</span><span style="font-family: times; font-size: large; text-align: left;">ral.</span><span style="background-color: #f8f9fa; color: #202124; font-family: times; font-size: large; text-align: left; white-space: pre-wrap;"> Pour diffusion, contactez la rédaction. </span><span style="background-color: #f8f9fa; color: #202124; font-family: times; font-size: large; text-align: left; white-space: pre-wrap;">Les documents sont lisibles </span><span style="font-family: times; font-size: large; text-align: left;">et téléchargeable</span><span style="background-color: #f8f9fa; color: #202124; font-family: times; font-size: large; text-align: left; white-space: pre-wrap;"> sur internet</span></p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;">sommaire:</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><br /></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><a href="https://www.dropbox.com/s/faowbcy3aaokj8h/Lintro.pdf?dl=0">Présentation</a></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-align: left;"><a href="https://www.dropbox.com/s/7k28ufsq8f7w966/L1.pdf?dl=0">Par où commencer? 1901</a></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-align: left;"><a href="https://www.dropbox.com/s/3xmkodgafayjcyy/L2.pdf?dl=0">Von clausewitz, 1906</a></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-align: left;"><a href="https://www.dropbox.com/s/7lbgcwgtpndqtx3/L3.pdf?dl=0">La guerre de partisans, 1906</a></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-align: left;"><a href="https://www.dropbox.com/s/bnnpbxi5iomjsxv/L4.pdf?dl=0">Les
enseignements de l'insurrection de Moscou, 1906</a></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-align: left;"><a href="https://www.dropbox.com/s/9g4kop257i9kee3/L5.pdf?dl=0">Le programme militaire de la revolution proletarienne 1916</a></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-align: left;"><a href="https://www.dropbox.com/s/i1b11uvfor2j6uc/L6.pdf?dl=0">L'impérialisme
et la scission du socialisme 1916</a></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-align: left;"><a href="https://www.dropbox.com/s/z7v3pdijoko0gvo/L7.pdf?dl=0">De la milice prolétarienne, 1917</a></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-align: left;"><a href="https://www.dropbox.com/s/zcdoivacu0mqseh/L8.pdf?dl=0">Les bolchéviks doivent prendre en mains le pouvoir, 1917</a></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-align: left;"><a href="https://www.dropbox.com/s/sge8n3qvkk083ru/L9.pdf?dl=0">Le marxisme
et l'insurrection, 1917</a></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-align: left;"><a href="https://www.dropbox.com/s/1uxpc0r6xvy8k9w/L10.pdf?dl=0">Conseil d'un
absent, 1917</a></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-align: left;"><a href="https://www.dropbox.com/s/zjmneuepsui3sqe/L11.pdf?dl=0">Sur la phrase révolutionnaire, 1918</a></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-align: left;"><a href="https://www.dropbox.com/s/5b0vns2nb8ums5t/L12.pdf?dl=0">Une leçon dure, mais nécessaire, 1918</a></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-align: left;">Appendices</span></p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
</p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><a href="https://www.dropbox.com/s/szimjqobibluv86/L13.pdf?dl=0">Lénine sur le chemin de la révolution, 1924</a></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span face=""Google Sans", arial, sans-serif" style="background-color: #f8f9fa; color: #202124; font-size: small; text-align: left; white-space: pre-wrap;"><br /></span></p><p align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;"><br /></p><p><br /></p></div>lefilrougehttp://www.blogger.com/profile/16595036100277127990noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188843159822224341.post-14930883684570155402020-04-16T04:28:00.000-07:002020-06-26T04:59:25.925-07:00Le fil rouge n.6 2020<br />
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Démocratie,
fascisme, socialisme</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Le
fil rouge, n.6</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">2020</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Sommaire:</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://www.dropbox.com/s/1qhjata6ezau02f/presentation.pdf?dl=0">Présentation</a></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://www.dropbox.com/s/nkgaxgwxcggghv4/Fascisme%20et%20fascisation%20correction%20%281%29.pdf?dl=0">Fascisme et fascisation,Le fil rouge 2020</a></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://www.dropbox.com/s/g9q1tlhu9h6fqrc/Classes%20moyennes%20MAJ.pdf?dl=0">Socialisme scientifique et classe moyenne, Le fil rouge, 2020</a></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://www.dropbox.com/s/xtp67neoodfuwp4/Pour-la-critique-postmoderne-correction.pdf?dl=0"><br />
</a></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://www.dropbox.com/s/xtp67neoodfuwp4/Pour-la-critique-postmoderne-correction.pdf?dl=0">Pour la critique de la philosophie postmoderne, Le fil rouge, 2020</a></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://www.dropbox.com/s/y47ncqjjrktotfh/cyclebourg.pdf?dl=0">Le cycle historique de la domination politique bourgeoise, Prometeo, 1947</a></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://www.dropbox.com/s/v74rgsv0pkqfm8o/cycleeconomique.pdf?dl=0">Le cycle historique del'économie capitaliste, Prometeo, 1947</a></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://www.dropbox.com/s/owaolqgdiv86tvg/principedemocratiquze.pdf?dl=0">Le principe démocratique,Amadeo Bordiga, 1922</a></span></div>
<br />
<br />
<br />
<span style="background-color: #f8f9fa; color: #222222; font-family: arial, sans-serif; font-size: 28px; white-space: pre-wrap;">téléchargeable epub</span><br />
<span style="background-color: #f8f9fa; color: #222222; font-family: arial, sans-serif; font-size: 28px; white-space: pre-wrap;"><a href="https://archive.org/details/le-fil-rouge-6">le-fil-rouge-6</a></span>lefilrougehttp://www.blogger.com/profile/16595036100277127990noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7188843159822224341.post-10050601309543820822019-04-23T21:18:00.000-07:002019-05-18T10:25:43.952-07:00le fil rouge n.5 2019<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Le fil rouge n.5 2019</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Robot et finance</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">sommarie</span></div>
<br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: large;"><a href="https://www.dropbox.com/s/828wiul9vvwfuso/1FR5.pdf?dl=0">- Présentation</a></span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif; font-size: large;"><a href="https://www.dropbox.com/s/6xnlgyarii55i7z/2fr5.pdf?dl=0">-Automatisation et finance</a></span></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="font-family: "arial" , sans-serif;">1.Développement
et profit</span></span></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">2.Chute
du taux de profit</span></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">3.L’automatisation</span></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">4.Les
‘illuminati’ et le réformisme</span></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">5.Le
capitalisme sénile</span></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">6.Le
luxe et sa face cachée</span></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">7.Capitalisme
en transition</span></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">8.Finances :
l’autonomisation du capital</span></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">9.Le
cadavre marche encore</span></div>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif; font-size: large;"><a href="https://www.dropbox.com/s/ifbz7777ogqzsrq/3fr5.pdf?dl=0">-Machine et automation, introduction aux textes historiques</a></span></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif; font-size: large;"><a href="https://www.dropbox.com/s/hp914s60ix8aela/4fr5.pdf?dl=0">-Fragment sur les machines (Karl Marx)</a></span></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif; font-size: large;"><a href="https://www.dropbox.com/s/6wtlakl8h3pzce9/5fr5.pdf?dl=0">-La guerre doctrinale entre le marxisme et l’économie bourgeoise (Il programma comunista)</a></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<a href="https://www.dropbox.com/s/xq2u7ok8m6yxqa1/pane.pdf?dl=0"><span style="font-size: large;">-Ils ont inventé le pain congelé (Ilprogramma comunista)</span></a></div>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif; font-size: large;"><a href="https://www.dropbox.com/s/ccqavfosnlt62w5/7fr5.pdf?dl=0">-Progrès techniques et conservation capitaliste (Il programma comunista)</a></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif; font-size: large;"><a href="https://www.dropbox.com/s/xmhdrme1h2dpcqx/8fr5.pdf?dl=0">-L'ame du cheval-vapeur (Il programma comunista)</a></span></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif; font-size: large;"><a href="https://www.dropbox.com/s/ptasliu391v449q/9fr5.pdf?dl=0">-Bibliographie</a></span></div>
<br />lefilrougehttp://www.blogger.com/profile/16595036100277127990noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7188843159822224341.post-74289931066003393712018-06-21T01:47:00.003-07:002018-07-01T03:51:30.610-07:00Le fil rouge n. 4 2018<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: medium;">Le
fil rouge n. 4 2018</span></span></div>
<div dir="LTR" id="post-body-7428993106600339371">
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: medium;">La
guerre infinie : impérialisme et <span lang="fr-FR">Moyen-Orient</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: medium;">Sommaire
:</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><span lang="fr-FR"><a href="https://www.dropbox.com/s/7kwwp8fdg6b34ot/presentazione.pdf?dl=0">-Présentation</a></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><span lang="fr-FR"><a href="https://www.dropbox.com/s/nf5v4pvrjlogdos/3%20guerre%20sans%20fin%20maj%20-%20Copia.pdf?dl=0">-La question du Moyen-Orient ou la guerre sans fin</a></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">1.
En guise de prologue</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">2.
La fin de l'Empire ottoman et ses conséquences</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">3.
Kurdes et arabes : deux questions nationales non résolues</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">4.
Question palestinienne et question nationale arabe</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">5.
Le retour du grand jeu</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">6.
L'Etat islamique, ennemi public international numéro 1</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">7.
Nos adversaires et la question de l'EI</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">8.
L'indifférentisme, notre bête noire</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">9.
Notre position</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">10.
Le marxisme et la « question diplomatique »</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">11.
Quelles perspectives pour le Moyen-Orient</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><span lang="fr-FR"><a href="https://www.dropbox.com/s/o0kn4txim2jonme/kurdi.pdf?dl=0">-Les Kurdes et le train de Lénine</a></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">1.
Les Kurdes</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">2.
Le PKK</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">3.
Les Américains arrivent...</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">4.
Le train de Lénine</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">5.
Anti-impérialisme et internationalisme</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><span lang="fr-FR"><a href="https://www.dropbox.com/s/2mzgkxqbbojex60/fr4primavere.pdf?dl=0">-Sur le printemps arabe</a></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">1.
Retour sur l’histoire de la Tunisie et de l’Égypte</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">2.
La place de l’islamisme vis-à-vis des grands mouvements qui ont
marqué le 20e siècle</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">3.
Faillite de l’islamisme, déclin de l’impérialisme US</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">4.
La question du parti unique</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">5.
Normaliser le fonctionnement capitaliste</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">6.
Quand se déchire le voile des illusions</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">7.
Montrer les limites du mouvement ou se mettre à sa remorque ?</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">8.
L’Algérie</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">9.
L’impact de la crise</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">10.
Quelles perspectives ouvrent ces mouvements ?</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><a href="https://www.dropbox.com/s/etfn68kox9gh8vd/periferie.pdf?dl=0">-Migrations, banlieues et crise</a></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><span lang="fr-FR"><a href="https://www.dropbox.com/s/czilnyhuqe07yyz/separatisme.pdf?dl=0">-Les causes historiques du séparatisme arabe</a></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><span lang="fr-FR"><a href="https://www.dropbox.com/s/7k3b3f3h0uv8sqn/cronologia.pdf?dl=0">-Chronologie Moyen-Orient (1914-2017)</a></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><a href="https://www.dropbox.com/s/kzlcn5cdill75wb/9%20biblio.pdf?dl=0">-<span lang="fr-FR">Bibliographie</span></a></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">une
copie 5 euros</span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;">pour
info lefilrouge17@gmail.com </span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
</div>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<br />lefilrougehttp://www.blogger.com/profile/16595036100277127990noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188843159822224341.post-54304746004707913902017-11-27T10:52:00.000-08:002017-11-28T03:01:22.399-08:00Le Fil Rouge n.3 2017<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
Le fil rouge, n.3 2017</div>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
Le marxisme et
l’immigration</div>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
</div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<div style="text-align: center;">
Sommaire:</div>
</div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<a href="https://www.dropbox.com/s/66ozbkttewi217a/doc3.pdf?dl=0" target="_blank">Présentation</a><br />
<br />
<a href="https://www.dropbox.com/s/q2us5jlslzd54yp/doc4.pdf?dl=0" style="text-align: center;" target="_blank">Vagues et barrières</a></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>-Vagues</i></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>-Préhistoire</i></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>-Ville
contre campagne</i></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>-Campagne
contre ville</i></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>-Le «
nouveau monde »</i></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>-De la
vague au tsunami</i></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>-Colonialisme,
esclavage et racisme</i></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>-Le pire
produit du racisme, c'est l’antiracisme</i></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>-Délinquance,
violence et lutte de classe</i></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>-Hors du
ghetto</i></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<a href="https://www.dropbox.com/s/asz1am38po81y6h/doc5.pdf?dl=0" target="_blank">Islamophobie, guerre intérieure et guerre extérieure</a></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<div align="JUSTIFY" lang="fr-FR" style="background: #ffffff; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><i>-L'islamophobie est un racisme
d’État</i></span></div>
<div align="JUSTIFY" lang="fr-FR" style="background: #ffffff; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><i>-Quelle est la fonction de
l'islamophobie ?</i></span></div>
<i style="background-color: white;">-L'islamophobie, ça sert à
faire la guerre</i></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
<a href="https://www.dropbox.com/s/ny40qahp1ob0nwc/doc6.pdf?dl=0" target="_blank">Les descendants d'immigrés maghrébins</a> </div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<div align="LEFT" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>-Note sur
une note de l’Insee </i>
</div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>-Un
risque de chômage beaucoup plus élevé</i></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>-Le
statut de l’emploi</i></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>-Écart
de salaire pour les salariés à temps plein</i></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>-Le type
d’emploi occupé</i></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>-L’héritage
des descendants d’immigrés</i></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>-Conclusion</i></div>
<br /></div>
</div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<a href="https://www.dropbox.com/s/w0t2esh584mghe9/doc7.pdf?dl=0" target="_blank">Présentation textes historique</a></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<a href="https://www.dropbox.com/s/caibgqpellbyv5r/doc8.pdf?dl=0" target="_blank">L'immigration irlandaise, Engels 1845</a></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<a href="https://www.dropbox.com/s/see95g43h0r3gqy/doc9.pdf?dl=0" target="_blank">L'émigration forcée, Marx 1852</a></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<a href="https://www.dropbox.com/s/us1x4dk9yidfm8b/doc10.pdf?dl=0" target="_blank">Sur les relations entre les sections irlandaises et le Conseil général de l'AIT, Engels, 1872</a></div>
<div dir="LTR" id="yiv5871419259yui_3_16_0_ym19_1_1492017253589_6062">
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<a href="https://www.dropbox.com/s/ctyxzmxmxkqmq14/doc11.pdf?dl=0" target="_blank">Résolution sur l'immigration et l'émigration du congrès socialiste international, Stuttgart 1907</a></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<a href="https://www.dropbox.com/s/hshqf1ibxpee4pe/doc12.pdf?dl=0" target="_blank">Le capitalisme et l’immigration des ouvriers, Lenine 1913</a></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<a href="https://www.dropbox.com/s/qo6tnkudsak4x9r/doc13.pdf?dl=0" target="_blank">Thèses sur la question nègre, Internationale Communiste, (IV congrés), 1922</a></div>
</div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<a href="https://www.dropbox.com/s/9zpikp6nsef3pj7/doc14.pdf?dl=0" target="_blank">Sur la situation des noirs aux États-Unis, John Reed, 1920</a></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<br />
<div style="background-color: white; font-family: Arial, Tahoma, Helvetica, FreeSans, sans-serif; font-size: 16px;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif; font-size: medium;">un copie 5 euro</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div style="background-color: white; font-family: Arial, Tahoma, Helvetica, FreeSans, sans-serif; font-size: 16px; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">pour info lefilrouge17@gmail.com </span></span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span>
<span style="font-size: small;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<span style="font-size: small;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span></span></div>
lefilrougehttp://www.blogger.com/profile/16595036100277127990noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188843159822224341.post-75464648949799951132017-03-09T05:48:00.000-08:002017-03-09T05:48:06.543-08:00Schéma de la succession des formes de la production sociale<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<a href="https://www.dropbox.com/s/7ptw8b0abvdgcw8/tabellafinale.pdf?dl=0" target="_blank">Schéma de la succession des formes de la production sociale</a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEN4GQXMDD9aYrnr_osOAAU-VWIWGFyjPSp1kejhE_EDjKrGFgyazLaYowYr9FvGNRtCttyeBP6u3uJkhQGuwssClUQBJOfSvP2YqG-Ij2C5tuhPLpmp4U14nb0rv8daetiQ17equgv2c/s1600/2001-odissea-spazio-ego-05.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="148" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEN4GQXMDD9aYrnr_osOAAU-VWIWGFyjPSp1kejhE_EDjKrGFgyazLaYowYr9FvGNRtCttyeBP6u3uJkhQGuwssClUQBJOfSvP2YqG-Ij2C5tuhPLpmp4U14nb0rv8daetiQ17equgv2c/s320/2001-odissea-spazio-ego-05.jpg" width="320" /></a></div>
<br />lefilrougehttp://www.blogger.com/profile/16595036100277127990noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7188843159822224341.post-42139758251817228942017-02-17T08:00:00.000-08:002017-03-16T01:14:30.908-07:00Le Fil Rouge n.2 2017<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://www.dropbox.com/s/77u2b1imaetk75s/presentazionefr%20%282%29.pdf?dl=0" target="_blank">Présentation Le Fil Rouge n°2</a></span></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://www.dropbox.com/s/fr2x1fojhn6vey4/IntroductionSeccessione%20%283%29.pdf?dl=0" target="_blank">Introduction</a></span></span></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://www.dropbox.com/s/vh9nq625ho08rb7/formemarxiste.pdf?dl=0" target="_blank">Succession des formes de production et de société dans la théorie marxiste</a> </span></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://www.dropbox.com/s/zdvz5zd1puyb09e/Lettre%20de%20Marx%285%29.pdf?dl=0" target="_blank">Karl Marx, lettre à Nikolaï Mikhaïlovsky</a></span></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://www.dropbox.com/s/71r1961zn5bko4w/lettere%20di%20Engles%20%286%29.pdf?dl=0" target="_blank">Friedrich Engels, lettre à Joseph Bloch </a></span></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://www.dropbox.com/s/hm6cwwo1cxkzwmm/programmeimmediat%287%29.pdf?dl=0" target="_blank">Le programme révolutionnaire immédiat</a></span></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><a href="https://www.dropbox.com/s/goxou4e3ncttyjf/bibliohografie-%288%29.pdf?dl=0" target="_blank">Marxisme et succession des modes de production, brève bibliographie</a></span></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">un copie 5 euro</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<span style="font-size: medium;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">pour info lefilrouge17@gmail.com </span></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-size: large;">Sommaire:</span></span></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "times new roman" , serif;"><b>
</b></span></span>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;"><b>Presentation</b></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;"><b>Introduction</b></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;"><b>Succession
des formes de production et de société dans la théorie marxiste</b>
</span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<i><b><span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">Le
schéma de la succession des formes de la production sociale</span></span></b></i></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<b><span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;"><i>Les
rapports dans la société communiste primitive</i></span></span></b>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Nature et travail</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Travail et production</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
La terre, condition préalable de l'homme et de la production</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
La commune consanguine : condition préalable de l'homme et du
travail</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Production et distribution</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Formes dérivées du communisme primitif</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Succession des communautés primitives</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<b><span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;"><i>La
forme de production sociale secondaire</i></span></span></b>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Prémisses asiatiques de la forme secondaire</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Caractères généraux des formes secondaires</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Variante asiatique de la forme secondaire</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Passage à la variante antique classique de la forme secondaire </span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
La variante antique classique de la forme secondaire</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Dissolution de la forme antique classique</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
La forme germanique de la forme secondaire</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Dissolution de la forme secondaire en Europe</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Remarque à propos de la forme secondaire</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<b><span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;"><i>La
forme tertiaire : le féodalisme</i></span></span></b>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Les rapports féodaux à la campagne</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Artisanat et villes</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Les rapports au sein de la société féodale</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<b><span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;"><i>La
victoire de la forme quaternaire : le capitalisme</i></span></span></b>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Les rapports de production capitalistes. Genèse de l'argent-capital</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Les deux phases du développement social de la production capitaliste
:</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">1- phase de la soumission
formelle du travail au capital</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">2- phase de la soumission
réelle du travail au capitalisme</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Les figures productives de l'esclavages, du serf, de l'artisan, du
salarié</span></span></i></div>
<i>
</i>
<br />
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<i><b><span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">Bond
par dessus le capitalisme ?</span></span></b></i>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Économie et révolution</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;">-
Pourquoi le stade capitaliste ?</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;"><b>La
lettre de Marx à Mikhaïlovsky de 1877</b></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;"><b>La
lettre de <span style="background: #ffffff;">Engels à Joseph Bloch du
21 septembre 1890</span></b></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;"><b>Le
programme révolutionnaire immédiat</b></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: small;"><b>Bibliographie</b></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
</div>
</div>
<br />lefilrougehttp://www.blogger.com/profile/16595036100277127990noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188843159822224341.post-4574143840092445782016-10-11T12:07:00.000-07:002017-03-16T01:03:58.823-07:00Le fil rouge n.1 2016<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8R6VpbMeLr0gC_fLstlixDnAJMlf35q9dHGx9suPW5YGrBkWoefCSzMwgLAjJB-BHka-tvL7Zr0-q9pX6hS2I42SFuLV9xxyrQGOkbc7R0rPL_-T53tVxYOSXT5ZitEXkWNC28mcU4gM/s1600/libroimmagine.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8R6VpbMeLr0gC_fLstlixDnAJMlf35q9dHGx9suPW5YGrBkWoefCSzMwgLAjJB-BHka-tvL7Zr0-q9pX6hS2I42SFuLV9xxyrQGOkbc7R0rPL_-T53tVxYOSXT5ZitEXkWNC28mcU4gM/s400/libroimmagine.jpg" width="242" /></a><br />
<br />
<a href="https://www.dropbox.com/s/ek6vpm1gm9spy4d/FL1.pdf?dl=0">Présentation</a><br />
(Le fil rouge)<br />
<br />
<a href="https://www.dropbox.com/s/tolselynxvuh2kf/f2.pdf?dl=0">Socialisme ou civilisation</a> <br />
(Le fil rouge) <br />
<br />
<a href="https://www.dropbox.com/s/c1s7our0oibmza5/ForceVC.pdf?dl=0" target="_blank">Force violence dictature dans la lutte de classe</a><br />
(Prometeo)<br />
<br />
<a href="https://www.dropbox.com/s/27xous3vqkd3bww/f4.pdf?dl=0">Marxisme et Autorité</a><br />
(il programma comunista)<br />
<br />
<a href="https://www.dropbox.com/s/iah564rvzo3ppe3/corretto.pdf?dl=0">Les divisions dans le monde arabe</a><br />
(Le fil rouge)<br />
<br />
<br />
<span style="font-size: large;"><b>une copie 3 Euro</b></span><br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: large;">pour info lefilrouge17@gmail.com </span><br />
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;"><b>Sommaire</b></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJh_vC0a8ZjgHLe4lzAGjIzyi-XjYWGy0ysWOpl8gGn_c6MDHdzOz2UPxop-0jfuuh9lC_q3rEzuOApLEUHc67wCc2skw_k-yHvRODYQT0bIKJw0rh-AC_bTEUiOuj3KV-W-6n89WGAng/s1600/retrocopertinafoto.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJh_vC0a8ZjgHLe4lzAGjIzyi-XjYWGy0ysWOpl8gGn_c6MDHdzOz2UPxop-0jfuuh9lC_q3rEzuOApLEUHc67wCc2skw_k-yHvRODYQT0bIKJw0rh-AC_bTEUiOuj3KV-W-6n89WGAng/s400/retrocopertinafoto.jpg" width="236" /></a><span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<b><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Présentation de Le
Fil Rouge</span></b><span style="font-size: large;">
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<b><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;"><span style="font-family: "times new roman" , serif;">Socialisme ou civilisation </span>(<i>Le Fil Rouge</i>)</span></b></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>Matérialisme</i></span></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Paix et violence</span></i></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Fascisme et démocratie</span></i></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Civilisation</span></i></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<b><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Force,
violence, dictature dans la lutte de classe (<i>Prometeo</i>)</span></b></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Violence effective et virtuelle </span></i>
</div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Révolution bourgeoise</span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Régime bourgeois comme domination</span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Lutte prolétaire et violence</span></i></div>
<br />
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Dégénérescence russe et dictature</span></i><br />
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Note
</span></i>
</div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<b><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Marxisme
et Autorité (<i>Il Programma Comunista</i>)</span></b></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Qui
arbitrera les divergences?</span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Liberté
et nécessité</span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">De
la démocratie à l'ouvriérisme</span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Cours
économique et rapport de classe</span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Misère
des risques croissants</span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Comment
définir la classe ?</span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Vie
intérieure ou parti de classe</span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Les
mesquines communautés périphériques</span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Défilé
de cordiaux ennemis mortels</span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<span style="font-size: large;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<b><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Les
divisions dans le monde arabe (<i>Le Fil Rouge</i>)</span></b></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Le c<span style="font-family: "times new roman" , serif;">hariot et la car<span style="font-family: "times new roman" , serif;">a</span>vane</span></span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Colonialisme et impérialisme</span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">L’islam politique</span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Communauté et territoire</span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Indifférentisme et tendance historique</span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Daesh et la Silicon Valley</span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Fausses
questions</span></i></div>
<i><span style="font-size: large;">
</span></i>
<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<i><span style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: large;">Combattre</span></i></div>
<span style="font-size: large;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;">
<br /></div>
lefilrougehttp://www.blogger.com/profile/16595036100277127990noreply@blogger.com0